Je navigue comme une ombre
dans le sommeil du jour
et sans savoir
je me reconnais comme tant d’autres
rangée sur un autel
pour être mangée par qui sait qui.
Moi je pense que l’enfer
est illuminé par ces mêmes
étranges lumières.
Elles veulent se repaître de ma peine
parce que la leur sans doute
ne s’apaise jamais.
*
Veleggio come un’ombra
nel sonno del giorno
e senza sapere
mi riconosco come tanti
schierata su un altare
per essere mangiata da chissà chi.
Io penso che l’inferno
sia illuminato di queste stesse
strane lampadine.
Vogliono cibarsi della mia pena
perché la loro forse
non s’addormenta mai.
***
Alda Merini (Milan, Italie, 1931-2009)
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