Dans un billet daté du 26 janvier 2015, je souhaitais à bonne chance aux nouveaux dirigeants de la Grèce, issus du parti de la gauche radicale SYRIZA, avec à leur tête Alexis TSIPRAS.
Cinq mois après, ce gouvernement – dont beaucoup espéraient l’échec rapide et spectaculaire – a montré qu’il avait un sens aigu de la politique et une approche démocratique de la gouvernance.
La GRECE est en crise depuis des années : d’une part par la faute de tous les grecs ( des armateurs et du clergé orthodoxe pratiquement exonérés d’impots et de taxes aux simples fonctionaires surpayés et improductifs) et d’autre part par la faute des institutions s internationales qui l’ont suivie dans sa folle course à la dette pour ( institutions financières publiques comme le F.M.I. ou privées comme la Golden Sachs, institutions politiques comme la Commission Européenne)!
Mais jusqu’à présent le peuple grec dans son ensemble n’avait pas son mot sur cette situation, sauf quand il était applé aux urnes de manière périodique pour choisir entre la peste et le choléra, entre des dirigeants de partis politiques qui occupent le devant de la scène depuis des lustres, qu’ils soient de gauche ou de droite!
Les socialistes se succédaient de père en fils : de Andréas le père à Géorgios, les PAPAMDREAOU ont dirigé le Pasok sans rien apporter au pays!
Le vieux parti conservateur, Nouvelle Démocratie, de Antonis SAMARAS n’a pas apporté le moindre début de solution à la situation mais a ouvert la voie à la droite radicale de AUBE DOREE de Nikolaos Michaloliakos!
Les communistes voient leurs électeurs diminuer à chaque scrtuin, preuve de l’inefficacité de leurs propositions face à la crise persistante!
En fait depuis des années, les différents gouvernements qui se sont succédé n’ont fait que plonger le peuple grec dans une austérité de plus en plus étouffante avec l’objectif présumé de sortir le pays de la crise :
> réductions des salaires et des pensions de retraite
> alourdissement des taxes
> coupes budgétaires dans les domaines sociaux
> suppressions d’emplois publics
Le peuple grec s’est prononcé en janvier dernier et a choisi pour le gouverner un parti qui promettait de tenir tête à la finance internationale! Et il l’a fait, avec tous les risques que cela comportait!
Et en bon démocrate, Tsipras a estimé que la consultation directe de son peuple était indispensable : il a été entendu, compris et suivi à une écrasante majorité!
Pour une fois qu’un gouvernement tient ses promesses électorales, le peuple grec n’allait pas le renier : ce qui explique le OXI massif !
En fait, avec le soutien à TSIPRAS et à son gouvernement, le peuple grec a décidé de relever la tête !
Il n’y a qu’à voir le calme et la dignité avec laquelle les grecs attendent devant les guichets bancaires pour retirer leurs 60 euros quotidiens !
Aucune panique! Aucune bousculade! Aucun débordement! Et pourtant, les grecs sont un peuple méditerranéen, supposé impulsif, réactif, coléreux ou pour le moins turbulent!
Imaginons un moment qu’une telle décision ait été prise par le gouvernement français …Je vous laisse deviner les réactions des français ! Et celles de la presse de l’Hexagone ! Et celles des chefs de partis, opposition et majorité confondues!
Deux jours viennent de s’écouler après la OXI grec ! Le monde ne s’est pas écroulé et il ne s’écroulera pas!
Mais il est certain que les interlocuteurs européens et internationaux de Monsieur TSIPRAS ne s’adresseront pas à lui avec la même arrogance et la même morgue !
Que sortira-t-il des discussions à venir ? Nul ne peut le prévoir, ni Mme Merckel ni M. Hollande, ni les experts qui les entourent, ni les bureaucrates de Bruxelles!
Cette fois, la voix du peuple grec sera présente dans toutes les salles de réunion, là où elle n’a jamais été entendue jusqu’à dimanche dernier!
Encore une fois, bon courage, Monsieur Tsipras ! Vous redonnez espoir dans la politique !