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Un petit résumé de ce qui va animer votre début d’été, ça vous parle ?
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L’ALBUM DU MOIS: JAMIE XX – IN COLOUR
Aucune concurrence pour Jamie xx sur ce mois de juin, le bidouilleur de The XX réussit un véritable tour de force pour son premier album solo. S’appuyant sur ses précédents travaux, le londonien prouve ici son talent autant qu’un goût prononcé pour l’exploration musicale n’hésitant pas à mélanger électronique avec un cœur gospel sur l’immense tube Loud Places ou à partir dans des contrées exotiques avec le hype Young Thug pour I Know There’s Gonna Be.
Un pot-pourri cohérent de bout en bout avec machines et samples fous comme bases fondatrices pour emmener ce In Colour à un équilibre parfait entre vulgarisation de l’électro pour public non-averti et grande qualité. Les puristes peuvent crier leur mécontentement, personne ne les entend. Comme d’hab’.
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.CA BOUGE (un peu) DANS L’ELECTRO
Plusieurs autres sorties du genre sont venus réveiller une année 2015 jusqu’alors très calme dans le milieu.
Hudson Mohawke en premier lieu, lui qui passait également le test du très attendu premier album. Avec moins de succès que son compère de Grande-Bretagne pour le coup. Une semi-déception pour la moitié de TNGHT dont on attendait un feu d’artifice de bruits qui se transforme ici en petit pétard mouillé. Pas assez fou, il n’y a qu’à la fin lorsqu’il lâche la bride que l’on entrevoit la lumière. Pas assez malheureusement pour contenter.
Inattendue cette fois-ci, une petite surprise concoctée par Four Tet qui publie un album de 40 minutes de… deux titres. Avec un concept assez simple: une face « morning », une face « evening » et un voyage musical aussi surprenant que déroutant où il faut s’accrocher pour ne pas perdre le fil. A écouter pour les fans du bonhomme.
Nouvelle sortie pour Major Lazer, histoire de surfer sur la vague du succès qui entoure désormais le projet de Diplo. Et on ne sait plus trop quoi penser. Parce qu’il est clair désormais que la bande de producteurs « beaufise » son style pour se rapprocher d’un style dancehall discount loin de la folie pour dancefloor des premières sorties. Restent encore quelques coups d’éclats pour déclencher une irrépressible envie de bouger son corps après cinq ou six vodka. C’est déjà ça.
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Merci pour tout Giorgio, mais faut pas rester là maintenant.
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.LE GROS RATE DU MOIS
Et on clôt la page musique électronique avec le raté de l’année. Oui Soulja Boy n’est plus notre champion, remplacé dans son rôle par une légende qui plus est: Giorgio Moroder.
Glorifié par les Daft Punk dans leur dernier disque, le producteur disco a cru bon de revenir sur le devant de la scène avec un nouvel album. Fallait pas gros. Véritable catastrophe industriel, totalement ringard, on a l’impression d’écouter une bande son pour fête foraine, auto-tamponneuse et stand Las Vegas.
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.ET DANS LE RAP ALORS ?
Quelques sorties intéressantes dans le microcosme rap des deux côtés de l’Atlantique, et ce pour diverses raisons.
Tout d’abord aux US où la nouvelle génération s’installe de plus en plus aux commandes du game. Ce mois-ci c’est Vince Staples et Meek Mill qui s’imposent en têtes de gondoles dans deux styles différents. Le premier de manière introspectif avec Summertime ’06, un disque en guise de journal intime dans un univers difficile et ténébreux nous tenant en haleine du début à la fin, le second (Dreams Worth More Than Money) dans le genre mainstream propre à son écurie Maybach (Rick Ross) avec de grosses productions, des feats XXL et des tubes en puissance (Lord Knows bordel!). Deux sorties de bons calibres, directement dans les meilleures de l’année.
Ce qui ne sera pas le cas de Slum Village, malheureusement. Le légendaire groupe maudit n’a plus que son nom pour attiser la curiosité. A user le legs et les chutes de studio de feu Dilla, SV vit dans le passé et ternit le nom de son défunt producteur au lieu de lui rendre hommage. Peut être serait-il temps de fermer la boutique…
Chez nous, le nom à retenir ce mois-ci est évidemment Nekfeu. Le trublion des bébés old school de 1995 a changé son image pour devenir le nouveau rappeur préféré des mamans, des cadres sup’ et de la jeunesse. Avec son premier solo, le garçon a réussit à exploser les charts et pour le rap, c’est toujours une bonne chose.
D’un point de vue analytique, l’album n’a rien de fou, part un peu partout sans véritables raisons. Reste que Nekfeu a une bonne plume et connait ses fondamentaux de MC, notamment au niveau assonances et allitérations.
Dans le même délire, on notera le dixième disque de Disiz. Et toujours ces mêmes soucis: trop longs, trop de titres dispensables pour viser un public large. Mais la lumière se rallume lorsque les productions suivent et Cap’tain Trois Rivières renfile son costume de taulier dès lors.
Lord Knows, Nigga Lord Knows, Nigga Lord Knows, Nigga Lord Knows!
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.SINON
– Retour de Miguel avec Wildheart, un album ultra-sexuel que ne renierait pas Prince avec un esprit plus électrique voire rock que le précédent. Peut être un peu moins bon que ce dernier mais le chanteur a l’immense mérite de vouloir faire avancer le mouvement R&B.
– Ce qui n’est pas forcément le cas de Bilal, toujours aussi bon mais qui ne sortira sans doute jamais un album à la mesure de son immense talent. Le nouveau venu se nomme In Another Life, produit par Adrian Younge et son band vintage qui apportent un vernis live pas dégueulasse mais qui ne permet pas non plus de passer du niveau « bon disque » à « classique ».
– R&B band toujours avec The Internet. Funky-soul à souhait et emmené par une grande leadeuse, Syd Tha Kyd, les californiens sortent un album qui s’écoute avec plaisir à défaut d’être époustouflant.
– Et on reste dans l’esprit funky avec le nouveau single de The Weeknd, Can’t Feel My Face. Tube de l’été à venir:
– Petit événement avec un nouveau titre pour Janet Jackson après sept ans d’absence. Et c’est plutôt bon:
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