Critique de Gustave, de Arnaud Bédouet, vue le 16 juine 2015 au Théâtre de l’Atelier
Avec Jacques Weber et Philippe Dupont, dans une mise en scène de Christine Weber
Il est de ces acteurs que l’on voit une fois et qui nous marquent réellement. À tel point qu’on se dit : s’il joue dans cette pièce, ça ne peut être mauvais. J’ai vu Jacques Weber dirigé par Peter Stein dans l’inoubliable Prix Martin monté à l’Odéon il y a quelques années. Et lorsque je revois ce même acteurs aujourd’hui, j’avoue avoir un choc : ce n’est plus le même. Est-ce une question de direction, de pièce, ou simplement n’était-il pas en forme ce soir là ? Allez savoir. Tout ce que je retiens de ce spectacle, c’est de l’ennui et, malheureusement, de l’incompréhension.
Il faut savoir que la pièce est écrite à partir des correspondances de Flaubert… Et que je ne connais pas grand chose à la vie de Flaubert. En tout cas, pas suffisamment pour suivre avec passion ce spectacle. Je parviens à saisir le sujet à plusieurs reprises, mais par moment je ne comprends pas ce qu’il se passe. Dommage, car cela restreint quand même le public à qui s’adresse le spectacle.
L’autre problème de ce spectacle réside dans le jeu de Jacques Weber. J’imagine toujours qu’un texte moyen, ou ennuyeux, peut être sublimé par un grand acteur. Ici, ce n’est malheureusement pas le cas. Certes, il y a quelques envolées, quelques beaux moments. Mais durant la majeure partie du spectacle, Jacques Weber cabotine et cela a du mal à fonctionner sur moi, d’autant plus que le texte ne me passionne pas : je vois alors trop le jeu de l’acteur, jeu forcé et si peu naturel, jeu qui en devient inintéressant.
Aux passionnés de Flaubert, je dis peut-être. Aux autres, je déconseille.