Bien avant les festivités des 50 ans des " indépendances " africaines, nous disions que son bilan risquait d'être biaisé voire tronqué. A l'exception d'hommes courageux et lucides tels que les économistes Mamadou Koulibaly, le Dr Séraphin etc., nous avons assisté à une grande démission d'intellectuels et d'économistes africains honteux, tapis dans les cabinets présidentiels ou se prélassent dans les palaces d'Afrique ou d'Occident. S'ils arrivent à se prononcer sur la question, c'est pour ne dire que ce que veulent entendre Sarkozy et ses ministres. " Il ne faut pas faire de l'histoire ", selon l' " injonction " d'Ali Bongo, faite à son Peuple, dernièrement. Ni parler de repentance, pour Sarko. Hors faire l'histoire, c'est montrer objectivement la responsabilité de la France, avant, pendant et après sa présence dans les ex-colonies francophones. La France a persécuté (Lamine Senghor, au
Sénégal), ou fait assassiner ( Felix Moumié, au Cameroun), tous les patriotes africains qui refusaient de collaborer à la mise en œuvre de ses plans d'indépendance colonialistes. Puis elle a aidé à l'élection de ses amis (Senghor, Houphouët) et le maintien des dictateurs (Eyadema, Bongo, Deby, Biya, Sassou le Zazou) favorables à l'acceptation des situations aberrantes telles que les bases militaires contre les peuples africains, pour le maintien des dictateurs et la ZONE FRANC que dénonce le Dr. Séraphin PRAO( et dont nous avons choisi des morceaux percutants, horribles). Voilà l'histoire que la France ne veut pas entendre.
Il est également inacceptable d'assister à l'occultation par certains l'œuvre, le combat des personnalités comme Patrice Lumumba, Nkrumah, Djibo Bakary, Sékou Touré, Osendo Afana, Cheikh Anta Diop, Mamadou Dia, Tidiane Ly Baidy etc . Tous ont lutté, leur vie durant, pour éviter à l'Afrique le sort qui lui est réservé en ce moment : L'état de non droit, l'analphabétisme, l'ignorance, la maladie, la corruption. Toutes choses qui engendrent la misère, la pauvreté, la mort.
Ababacar Fall-Barros.