souvenirs du festival BD6Né 2015, troisième édition !

Publié le 06 juillet 2015 par 7bd @7BD
C'est le jeudi 23 avril que se lançait la soirée d'ouverture du troisième festival BD6Né ! Entrée libre pour tous, projection de courts-métrages issus de différents univers et vote du public ont été les moments phares de la soirée. Et sur l'écran, les partenaires. Tiens, qui est ce petit 7BD ? Petite présentation du Jury et plongée dans l'univers de neuf courts-métrages de durée différentes avec plus ou moins de moyens mais surtout, des techniques, des ambiances, des idées variées et intéressantes. Le Jury enfin réuni pour nos beaux yeux ! J'ai eu un petit coup de cœur pour « Sangre di Unicornio » d'Alberto Vazquez, que vous pouvez (re)voir ici ! Et sous-titré en Français ! Tout cela se déroulait au Studio Commune Image à Saint-Ouen. Je vous entends déjà « Ouh, Saint-Ouen, c'est loin ». Ca peut paraître loin, mais en fait, c'est facilement accessible par la ligne 13. Le lieu est très chaleureux et propice aux discussions et aux rencontres. Malheureusement, pour connaître l'heureux gagnant, il fallut attendre dimanche soir. Mais si vous continuez la lecture, votre curiosité sera satisfaite... Heureusement, avec le programme des trois jours suivants, on avait de quoi patienter sourire aux lèvres. Et pour continuer sur la lancée, le vendredi 24 était un jour idéal pour aller s'installer en soirée au Studio des Ursulines, à deux pas du Luxembourg, pour profiter d'une soirée SF spécial Mézières ! Le lieu du délit... En effet, Monsieur Jean-Claude Mézières en personne est venu nous parler de Valérian et Laureline, la création qu'il mène depuis bientôt cinquante ans avec Pierre Christin. « Cinquante ans ! » Hé oui, rappelez-vous, la première diffusion de Valérian dans Pilote datait de 1967. Jean-Claude Mézières - je vous l'avais dit - ! En parcourant des planches issues de différents tomes de la série, sous les questions de Hélène de Roux, Mézières nous a raconté sa collaboration avec Christin, sa vision d'une planche de BD, ses expériences graphiques, l'évolution physique du personnage de Valérian et tant d'autres sujets; tout cela avec beaucoup d'humour et en laissant toujours une place pour le public, afin d'échanger dans des salves de questions réponses. Sur l'écran, les planches en grand, accompagnées des commentaires de Mézières. Un auteur incroyable qui s'effaça discrètement pour laisser la place à la projection de trois courts-métrages de SF, dont un réalisé en animation, qui nous ont emmené aux confins de l'espace ! La soirée ne s'arrêta pas là, car les courts une fois terminés, fut projeté un long documentaire intitulé « L'Histoire de la Page 52 » réalisé par Avril Tambouret et produit par Laurent Segal de Kanari Films. Travail fascinant de Avril qui a suivi pendant sept jours Mézières dans la réalisation d'une planche, la 52ème de l'album « Souvenirs de Futurs ». Le réalisateur a su alterner entre les visages, les échanges avec les deux auteurs, et aussi le silence de la création, en collant à la plume de Mézières lancée dans des tracés, des encrages. Un documentaire que je recommande à tout bon fan de Mézières, et à toute personne curieuse de voir un dessinateur de BD au travail. Kanari Films vous propose la bande-annonce de ce docu et quelques autres infos à découvrir ici! La soirée aurait pu se finir là mais Mézières, content d'avoir pu voir le film sur grand écran, heureux de partager un moment avec son public en-dehors des queues de dédicaces, a voulu revenir et parler du film avec nous, accompagné de Avril Tembouret, le réalisateur. Mézières, Avril Tembouret et Laurent Segal ! Belle conclusion pour une soirée de rêve, entre les quatre murs chaleureux de ce petit cinéma de quartier... Mézières, Tembouret et Julien Savès, un des organisateurs du festival venu clore cette deuxième journée Et ce fut vers une toute autre ambiance que je dirigeais mes chaussures samedi après-midi, en sautant dans le RER A pour partir à la découverte de Nanterre ! Dans la longue Rue Maurice Thorez se trouve un cinéma nommé « Les Lumières ». En arrivant sur place, stand de vente de produits alimentaires, dessinateurs en pleines dédicaces, artistes relevant des défis et la foule. Tout m'indiquait que j'étais arrivé à bon port. Cette journée du samedi se tourna plus vers une ambiance familiale, axée sur les comics et les mangas. Une projection jeunesse était prévue, présentant dix courts-métrages venus de tous horizons ! Un petit clin d'œil au drôle de court TripBook de Nicolas Bianco-Levrin et Alice Andreo qui était de la partie. Là aussi, le public pouvait voter. Dans le hall du cinéma, à côté de cela, il était possible de rencontrer les auteurs du collectif ComicVerse. Lancé dans des battle de dessins, ou bien dédicaçant sur album ou papier libre, mais également disponible pour discuter et échanger un peu. Une partie de l'équipe ComicVerse D'ailleurs, ils étaient nombreux, les dessinateurs de ComicVerse ! L'occasion aussi de rencontrer David – un autre David, pas moi, je ne fais pas encore preuve de schizophrénie - qui nous expliqua le fonctionnement de l'association. L'objectif aidant d'aider de jeunes auteurs talentueux à trouver une diffusion et à être présent sur des festivals, comme le Comic Con ou encore... BD6Né ! De plus, des événements sont organisés, comme la création de calendriers, où chacun peut mettre la main à la pâte. Mais le temps passe et commence la deuxième projection de la journée, celle des « Chasseurs de Chimères », huit films hommage à des comics, BD, manga, univers de légendes. Et certains de ces films proposaient des fan-arts qui ornaient les colonnes du cinéma pour une petite exposition. Comme, par exemple, « Extrême Pinocchio » de Pascal Chind, dont voici la Bande Annonce. Un petit aperçu de l'exposition aux « Lumières » de Nanterre Chaque projection de la journée se soldait par la remise des prix jeunesse pour le concours « Imagine ton super-héros » dont les participations ornaient, elles aussi, les murs du cinéma « Les Lumières ». Un nuage de dessins ! Fin de cette troisième journée avec la projection du documentaire « Marvel Renaissance » de Philippe Guedj dont voici la Bande-annonce - hon, je ne me répète pas -. Cerise sur le gâteau, grand combat de dessinateurs sur grand écran. Avec BD6Né, les journées sont longues mais passent tellement vite. Ce qui nous amène au dimanche, jour de clôture du festival. Retour à Saint-Ouen, donc, pour découvrir le village BD. Derrière des tables, des auteurs venus de toutes parts, mais aussi des revues comme Aaarg, Dérive Urbaine ou encore Distortion X, proposent rencontres, discussions, dédicaces et ventes. L'occasion de constater aussi la présence discrète de Alfred, l'auteur de Come Prima, de Richard Guérineau et son Charly 9 et d'Olivier Ka avec son Cœur Noir. Que du beau monde, si, si ! Les trois complices nous ont offert un incroyable happening. Imaginez l'écran de projection de Commune Image (un grand écran magnifique). Un dispositif permettait de projeter sur cet écran une feuille blanche placée devant Alfred, debout devant la table. Classique, me direz-vous, le gars va dessiner, et on va voir le dessin en live. Bon, allez, avec un peu de musique, ça fait concert dessiné d'Angoulême. Certes, mais l'expérience est allé plus loin : Olivier Ka venait présenter un film (en essayant de ne pas dire son titre) issu du cinéma italien. Puis, il lançait un extrait de la BO du film. Sur ces trois minutes de musiques, Alfred ET Richard Guérineau dessinait de concert, sur la même feuille, une image qui leur venait à l'esprit pour illustrer ce film. Tout ceci en direct sous les yeux du public, amené à deviner le film avant la fin du dessin. Alfred et Richard Guérineau en pleine action ! Les auteurs travaillaient à quatre mains, au fusain, au feutre et à la sanguine - me semble-t-il, mes connaissances en la matière n'étant pas expertes - . Je vous laisse juger par vous-même par un exemple. Attention, trouverez-vous le titre du film avant la fin du dessin ? Dix films furent ainsi passés à la moulinette des trois auteurs ! Un régal, une démonstration de force, un voyage en Onirie. Si vous préfériez quelque chose de plus classique, une conférence sur les rapports BD, ciné et Jeu Vidéo vous était proposée. Assis en cercle à quelques mètres autour des intervenants, vous pouviez écouter Douglas Alves, historien du jeu vidéo, Aleksi Briclot, designer pour Jeu Vidéo et un des créateurs de Remember Me , Stéphane Moïssakis, journaliste spécialisé et Davy Mourier, oeuvrant à la fois sur scène, sur feuille et sur vidéo, entre autres -rappelez-vous,, notre interview fleuve de Davy, ici)... Les conférenciers en pleine discussion La rencontre, animée par Bojana Momirovic, a évoqué les similitudes et différences entre ces trois arts dans la conception, la production, le marché mais aussi les rapports entre eux via l'adaptation et le passage d'un média à l'autre. Les questions du public permirent d'évoquer le futur de ces médias. Les intervenants ont parlé, sourire au lèvres, à bâtons rompus et en toute honnêteté de leurs (més)aventures et de leur expériences dans ces différents univers pendant deux heures ! C'est simple, on ne pouvait plus les arrêter. Et c'était tant mieux pour un public curieux et avide de renseignement. Un petit tour du côté des deux expositions. Tout d'abord Hollyshit qui fait se croiser BD et cinéma dans des dessins et des strips fort drôles. Certains avaient été suspendus le long des murs du Studio Commune Image. Et hop, une image des images à Commune Image... Et la seconde, Carte blanche à Alfred, qui avait accroché des portraits de réalisateurs du cinéma italien - à croire que ce cinéma l'a fortement marqué – accompagné de textes racontant les grandes lignes de leur parcours et leurs œuvres majeures. Et re-hop, extrait de l'expo Alfred hommage aux grands réalisateurs italiens Juste le temps de se rassasier l'œil que la soirée de clôture commence, avec une nouvelle performance de Olivier Ka, Alfred et Richard Guérineau: « La Petite Mort » Non, rien à voir avec celle de Davy Mourier ! Olivier Ka lisait une courte nouvelle, tout de noir vêtu, pendant que Alfred et Richard Guérineau le peinturlurait, bien sûr, dans un but précis lié à la lecture. Richard Guérineau et Alfred badigeonnant Olivier Ka. Vous voyez l'idée ? Un curieux petit quart d'heure fort sympathique. Enfin, venait le moment tant attendu du palmarès : - Grand Prix du Jury : "DANS LA JOIE ET LA BONNE HUMEUR" de Jeanne Boukraa , la bande-annonce, - Prix du Public ET Mention Spéciale du Jury : "SMART MONKEY" de Nicolas Pawlowski et Vincent Paronnaud, la bande-annonce , - Prix Jeune Public : "LA GRANDE EVASION" de Tommy Redolfi, la bande-annonce . S'ensuivit la diffusion des films primés, ce qui permettait de les redécouvrir. J'étais un peu chagrin qu'aucun de mes coups de cœur ne fut présent parmi les récompensés. Et là, coup d'éclat ! En projection surprise, nous fut offert le documentaire sur Laurent Vicomte, le dessinateur de la Ballade au bout du monde et aussi de Sasmira, intitulé « Entretemps » et réalisé par Avril Tembouret – encore lui ! - . Un film qui demanda huit années de travail afin de suivre pas à pas dans les méandres de la création du tome deux de Sasmira le talentueux Laurent Vicomte. Talentueux, mais lancé dans une recherche de perfection qui le fait étaler ses projets dans le temps, à la recherche du détail manquant, de la courbe parfaite. Une quête de l'absolu qui n'aurait pas déplu à Balzac. Avril était présent pour évoquer ce dur labeur, j'ai apprécié le regard honnête et néanmoins la tendresse qu'il porte à l'auteur. Et je garderai longtemps au fond de ma mémoire les yeux rieurs de Laurent Vicomte, qui, même au plus profond des ennuis, semblent vous dire « Tu sais, le plus drôle, c'est que tout ça, c'est pas le plus important finalement ». Un moment d'émotion pure et de douce folie pour conclure cette troisième édition du festival BD6Né. Conclure, mais pas sans vous avoir présenté l'équipe ! Car oui, les meilleurs choses ont une fin, et le temps est venu de se quitter, un peu de rêve aux yeux et au cœur, en attendant l'année prochaine. David