Avez-vous déjà travaillé en supermarché ? Savez-vous que chaque grande surface représente 200 tonnes de déchets alimentaires par an ? Avez vous déjà envie fouillé les poubelles pour en faire profiter des sans-abris alors que le règlement l’interdit ?
En voilà un dilemme éthique en tant qu’employé et citoyen!
Il y a un presque un an, en juillet 2014, soixante-trois députés français avaient déposé une proposition de loi pour obliger les grandes surfaces de plus de 1000 mètres carrés à donner leur nourriture invendues mais encore consommable à une ou plusieurs associations d’aide alimentaire.
Depuis, le député PS de Mayenne, Guillaume Garot a rendu son rapport en avril 2015 sur le gaspillage alimentaire et un amendement à permis la suppression de la date limite d’utilisation optimale (DLUO) des produits afin de prolonger la vie du produit chez son consommateur.
Ces évolutions réglementaires sont portées par plusieurs pays. En Belgique près de Liège par exemple, depuis 2 ans, les supermarchés de la ville de Herstal ont l’obligation de donner leur nourriture invendue à des associations. Plus largement, en 2012 déjà, le Parlement européen avait annoncé la nécessité de diminuer de moitié ce gâchis d’ici à 2025.
Heureusement, beaucoup de grandes surfaces n’ont pas attendu cette obligation légale. En 2012, 1400 magasins français ont donné pas moins de 32.000 tonnes de denrées alimentaires (l’équivalent de 64 millions de repas).
Pourquoi ces évolutions ?
Parce ce dans un contexte de population croissante et de diminution des ressources, il apparaît urgent d’optimiser la production de denrées alimentaires et de réduire le gaspillage pour que l’on puisse, tous, continuer à avoir accès à de la nourriture de qualité.
Cette urgence environnementale et sociale nécessite une action multi-acteurs. Il s’agit ainsi
- d’une démarche de responsabilité sociétale pour les organisations qui souhaitent contribuer à la réduction des pollutions, nuisances et inégalités économiques sur leur territoire.
- d’une responsabilité individuelle et un changement de comportement qui permettra une réduction des coûts par ménage et un lien social renforcé. En effet, selon l’Ademe, un français jette en moyenne 20 kilos de nourriture, dont 7 kilos de produits non consommés.