Les forces du régime de Bachar el-Assad aidées par les miliciens du
Hezbollah ont pénétré à Zabadani, l'une des dernières localités encore
contrôlées par les rebelles dans la région du Qalamoun, près de la
frontière libanaise. « En coopération avec la résistance libanaise
(Hezbollah), les soldats ont pris le contrôle du quartier d'al-Jamaiyat,
à l'ouest de Zabadani, et de celui d'al-Sultana, à l'est de la ville »,
ont indiqué hier les médias d'État.
D'après l'Observatoire syrien
des droits de l'homme (OSDH), des combats violents se poursuivaient hier
soir et au moins 14 membres des forces du régime et du Hezbollah ont
été tués ces dernières 24 heures, ainsi qu'au moins 12 rebelles. Pour
Alwan, une militante originaire de Zabadani qui est en contact avec des
rebelles dans la ville, « les combattants n'ont aucune issue pour
sortir ». « Je ne sais pas ce qu'ils vont devenir », a-t-elle indiqué à
l'AFP. Selon elle, il reste quelques milliers de civils dans la ville,
principalement dans sa partie est. L'OSDH a précisé que le régime avait
largué 22 barils d'explosifs sur Zabadani. « Ce bombardement est sans
précédent, a témoigné Alwan après avoir communiqué avec des habitants.
(Les forces prorégime) nettoient tout avant d'avancer (dans la ville). »
Raids de la coalition
À Raqqa, l'OSDH a indiqué
qu'au moins 30 personnes, dont six civils, avaient péri samedi soir et
hier matin dans des bombardements aériens de la coalition antijihadiste.
Ces « importantes frappes » visaient à « priver Daech (un acronyme en
arabe de l'EI) de la capacité de déplacer des matériels militaires à
travers la Syrie et en direction de l'Irak », a expliqué le porte-parole
de la coalition, le lieutenant-colonel Thomas Gilleran. Il s'agit de
« l'un des plus importants engagements » de la coalition jusqu'à présent
en Syrie, selon le porte-parole, qui a indiqué que des bâtiments de
l'EI et des routes avaient été détruits dans Raqqa.
Dans un
communiqué publié hier, la coalition a indiqué avoir procédé au total
samedi à 26 frappes dans le nord de la Syrie, dont 18 près de Raqqa. Les
autres raids ont visé des secteurs où l'EI combat, comme à Kobané et
Hassaké. Dans cette dernière localité, que le groupe extrémiste tente de
prendre depuis plus d'un mois, un double attentat à la voiture piégée a
tué 11 membres des forces progouvernementales. La télévision d'État a
fait état de cette attaque, sans fournir de bilan.
Des centaines d'obus et de roquettes
À Alep, les
combats se poursuivaient hier entre les forces gouvernementales et deux
coalitions rebelles cherchant à capturer les quartiers ouest de la
deuxième ville de Syrie, tenus par le régime.
Selon l'OSDH, une
offensive menée par des rebelles islamistes et le Front al-Nosra,
branche syrienne d'el-Qaëda, contre le quartier de Zahra a échoué, mais
les combats se poursuivaient à la périphérie du quartier. Pour le
militant Karim Obeid, du centre des médias d'Alep, la nouvelle coalition
Ansar al-Charia (Partisans de la Charia) cherche à « contrôler Zahra
car l'armée bombarde régulièrement de cette position les quartiers tenus
par l'opposition et les localités du nord et de l'est de la province ».
Sa prise permettrait aussi de « sécuriser la route internationale
reliant Alep à la localité turque de Gaziantep », qui lui permet de
faire transiter armes et ravitaillement, a-t-il expliqué.
Une
deuxième coalition, Fateh Halab, composée de rebelles plus modérés, a
pris un barrage militaire dans un quartier, que les forces du régime
s'efforçaient hier de récupérer. Samedi, Fateh Halab a pris le contrôle
d'un centre de recherches scientifiques, transformé en une caserne par
le régime, selon le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. Toutefois,
l'armée de l'air a bombardé avec intensité le centre de recherches,
poussant les combattants à se rassembler dans la partie ouest du
bâtiment.
Alep, ancienne capitale économique de Syrie, n'avait pas
connu de fortes évolutions depuis sa division en juillet 2012 entre
secteurs aux mains des rebelles à l'est et quartiers contrôlés par le
régime à l'ouest.
Les combats de ces derniers jours ont été parmi les
plus féroces à Alep depuis 2012, avec des centaines d'obus et de
roquettes tombés sur les deux camps.
Source : Lorientlejour