Voilà plusieurs années que nous n'avions pas mis les pieds au Main Square d'Arras. Mais il y avait cet été un argument pour nous convaincre : Muse ! Notre groupe britannique chéri commence une tournée suite à la sortie de Drones et il n'était pas question de rater ça ! Mais, idiots que nous sommes, nous avons raté la mise en vente des billets et avons dû prendre un pass trois jours. Une première !
Pour ceux qui me suivent depuis 2008, sachez que le Main Square s'est déplacé de la Grand Place à la citadelle d'Arras, un espace qui est réservé pour le week-end à deux scènes et à une quinzaine de groupes.
Nous avons pu écouter rapidement Lenny Kravitz, juste avant d'aller nous coucher pour profiter de Muse le lendemain. Le samedi, place à Skip the Use et Muse tandis que dimanche, nous avons découvert Lilly Woods and the Prick et Mumford and Sons en concert.
Skip the Use a bien chauffé l'esplanade : son dynamisme a emporté la foule qui s'est retrouvée à jouer à 123 soleil avec lui, à chanter et à danser (contre le FN notamment). Des tubes qui envoient, un côté très convivial et un chanteur qui se démène sur scène tout en lançant des messages politiques... Nous voilà bien en forme pour Muse.
Quelque longues minutes plus tard, les trois musiciens s'avancent et se lancent dans un show bien rodé, aux multiples effets spéciaux. Mat gesticule moins qu'avant, Christopher se lance dans des impros... Au programme, cinq morceaux issus de leur nouvel album, Drones, entrecoupés des grands classiques du groupe :
Psycho, Supermassive Black Hole, The Handler, Plug in Baby, Dead Inside, Interlude, Hysteria, Munich Jam, Madness, Apocalypse Please, Supremacy, Mercy, Time is Running out, RReapers, Starlight, Stockholm Syndrome, Uprising et Knights of Cydonia.
Un show raccourci de 20 minutes par rapport au programme, une impression de maîtrise et de performance bien calée... On sort heureux mais un peu frustré de ce concert. On en voulait plus ! Et l'on zappe le petit génie de l'électro, Madeon, pour rentrer.
Dimanche, sous un ciel plus couvert, Nili Hadida s'agite (et secoue ses cheveux en rythme) sur des titres en anglais et français. Il y a de l'énergie, le courant passe visiblement bien entre le groupe et le public, qui s’électrifie littéralement quand le groupe chante son tube : Prayer in C.
Place ensuite à Mumford and Sons. Les britanniques ont été pour nous LA bonne surprise du festival. Il faut dire que musicalement, on en a eu pour notre compte : les chœurs chantés par les trois compères de Marcus Mumford appuient juste comme il faut sa voix, si bien que ça vous fait frissonner l'échine ; le groupe alterne entre mélodies douces, morceaux rock avec des parties de guitare électrique et de basse bien efficaces, et, ce qui nous a laissé le meilleur souvenir, un espèce de country aux amphétamines à base de banjo, contrebasse, guitare sèche, avec de savantes touches de cuivres et violon, et encore une fois, des chœurs au top. Bref un concert bourré d'émotions, qui ne laisse pas son spectateur en reste puisque les membres du groupe prennent un malin plaisir à mixer les rôles : le chanteur passe à la batterie, les guitares tournent...
On quitte la citadelle avant la star du jour ; non, Pharell Williams n'est pas notre came, malgré le chouette Happy ! On a de la bonne musique plein les oreilles et la furieuse envie d'aller plus régulièrement à des concerts.