Critiques Séries : Billy & Billie. Saison 1. BILAN.

Publié le 05 juillet 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Billy & Billie // Saison 1. 10 épisodes.
BILAN


Neil LaBute est connu sur DirecTV pour avoir créé Full Circle, une anthologie mettant en relation plusieurs personnages au travers de plusieurs petites histoires. Neil LaBute, en plus d’être scénariste est aussi mette en scène, on lui doit des films comme Possession (avec Aaron Eckhart) ou encore Harcelés (avec Samuel L. Jackson). Ce n’est pas un metteur en scène mémorable mais ce n’est pas le plus important. Alors que DirecTV semble lui faire confiance, elle lui a donné carte blanche pour une seconde création, Billy & Billie où l’histoire d’une fille et d’un garçon qui tombent amoureux et qui découvrent par la suite qu’ils sont demi-frère et demi-soeur. Bien entendu, Billy & Billie a des éléments d’une traditionnelle comédie romantique, la nature incestueuse de la relation entre Billy & Billie est bien entendu ce qu’il y a de plus intéressant. Côté écriture, on retrouve Neil LaBute de façon assez intéressante. Il connait plutôt bien les relations et parvient à injecter un peu de réalisme là dedans sauf que Billy & Billie souffre aussi d’un problème de mise en scène. Ce voile blanc qui veut donner un style à ce premier épisode était particulièrement ridicule et je suis déçu car je m’attendais à ce que cela soit un minimum punchy. Mais même si c’est sympa en termes d’écriture, la mise en scène donne tout de suite l’impression que l’on est dans une série où la VHS a mal vieillie. C’est dommage car le sujet de base de la série était pourtant si intéressant.

Une fille et un garçon tombent amoureux l'un de l'autre. Jusque-là rien d'anormal. Mais ils sont frère et soeur par alliance...

Le premier atout de Billy & Billie ce sont Adam Brody et Lisa Joyce. Il y a une vraie alchimie qui se créer tout au long de la saison et qui nous permet clairement de passer un agréable moment. Adam Brody est parfait dans le rôle du garçon un peu paumé. On retrouve l’acteur dans des rôles souvent similaires et bien que cela soit dommage, je trouve que ici c’est parfait pour lui. Ce rôle ne cherche pas à lui donner le meilleur, juste à le mettre à égalité avec Lisa Joyce, sa partenaire à l’écran. Cette alchimie joue beaucoup car elle nous permet d’apprécier au mieux la relation entre ces deux personnages que je ne m’attendais pas du tout à apprécier de cette façon. Disons que j’ai toujours peur des séries de ce genre qui peuvent être tout ou rien à la fois. Par chance, Billy & Billie a quelques atouts. L’autre atout de cette série est de savoir parler crument et donc de rester fidèle au style de Neil LaBute. Ce dernier n’a pas peur d’appeler un chat un chat et cela permet de ne pas tourner autour du pot. Les scènes de confrontation sont donc tout de suite un peu plus rentre dedans ce qui ne me dérange pas. J’ai retrouvé un peu de You’re the Worst sans la qualité de mise en scène de la série de FX car au fond les deux héros ont aussi un problème avec les relations de couple.

Billy et Billie sont frères et soeurs par alliance ce qui créé forcément un problème entre les deux qui va permettre aussi à leur relation de grandir et d’évoluer au fil des épisodes. La confrontation qu’il y a entre les personnages permet de poser les bases de ce qui va être dans le dernier épisode le salut de cette relation. DirecTV n’a pas encore donné de renouvellement à Billy & Billie pour une saison 2 et je ne suis pas certain qu’il y en ait besoin. Disons que cette première saison se suffit à elle-même entre ses qualités et ses défauts. En voulant transformer le tout en quelque chose de cru et réaliste, la série se permet aussi de proposer des scènes plus familiales avec la famille de chacun des personnages. Le dernier épisode est d’ailleurs très bon dans ce registre là. L’un des moments les plus étranges est peut-être la fin de l’épisode 1.05. C’est en tout cas le moment le plus émotionnellement érotique que j’ai pu voir dans Billy & Billie (et accessoirement, cela me rappelle que l’oeuvre de Neil LaBute aime ce genre de registres érotico-émotionnel). Adam Brody est par ailleurs bien plus à l’aise ici que dans le pilote qu’il avait fait po!ur Amazon : The Cosmopolitans bourré de clichés faussement sympa copiés à Woody Allen de la mauvaise façon. Finalement, Billy & Billie est une agréable surprise sans pour autant être aussi brillant que j’aurais aimé que cela puisse l’être.

Note : 6/10. En bref, une série forte, chargée en moments vrais, crus et forts. Mais échouant lamentablement en termes de mise en scène à cause d’un style particulièrement lisse et fade.