En 15 années, grâce à des investissements pourtant modestes, 34 millions de vies d’enfants ont pu être sauvées, selon le dernier rapport de l’Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME) publié dans le Lancet. Un peu plus de 4 dollars permettent de sauver une vie dans les pays les plus pauvres. Ce sont quelques-uns des résultats issus de cet outil ou tableau de bord, présenté dans le Lancet, qui va désormais permettre de lutter avec efficience, au niveau mondial, contre la mortalité et la morbidité infantiles.
L’analyse menée par une collaboration internationale de chercheurs basée à l’Université de Washington, débouche sur un tableau de bord qui permet aux gouvernements, aux décideurs et aux financeurs d’avoir, pour chaque pays, une évaluation du » retour sur investissement » si l’on peut parler ainsi de décès d’enfants évités.
Le rapport constate pour la période 2000 à 2014,
· un investissement les pays à revenu faible et intermédiaire de 133 milliards de dollars sur la santé de l’enfant, ayant permis de sauver 20 millions de vie d’enfants,
· un investissement des fonds privés et publics de pays à revenu élevé de 73,6 milliards, ayant permis de sauver 14 millions de vies d’enfants. Parmi les grands » bailleurs de fonds « , les États-Unis (3,3 millions d’enfants sauvés de moins de 5 ans) et la Fondation Bill & Melinda Gates (1,5 millions de vies), Gavi (2,2 millions), l’USAID, la Banque mondiale, l’UNICEF et le Fonds mondial.
Le rapport montre le retour important de ces investissements consacrés à la santé des enfants. « Si vous investissez dans les pays les plus en particulier grâce à des programmes de nutrition, de vaccination et de soins primaires « , explique le Dr Christopher Murray, Directeur de l’IHME.4,20 $, c’est l’investissement moyen nécessaire pour sauver la vie d’un enfant dans les pays à faible revenu tels que la Tanzanie, 6,5 dollars dans le pays à revenus intermédiaires et 10 dollars dans les pays à revenus moyens-supérieurs (comme la Thaïlande par exemple). Le tableau de bord pourra être utilisé dès la fin 2015 pour suivre les progrès réalisés par rapport aux Objectifs du Millénaire, soit une réduction du taux de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans des deux tiers entre 1990 et 2015.
Des progrès inégaux selon les pays, d’où l’importance de cet outil de suivi qui va favoriser la responsabilisation et l’accélération des progrès de manière ciblée.
· Les pays qui reçoivent une aide vont pouvoir se concentrer sur les programmes les plus efficaces pour sauver des vies et réorienter les programmes existants,
· les donateurs vont pouvoir suivre les résultats de leurs investissements,
· enfin, toutes les parties prenantes vont pouvoir visualiser de manière précise où les décès d’enfants sont en augmentation, en dépit parfois d’une augmentation des dépenses.
Bref, un outil d’efficience pour atteindre les objectifs mondiaux pour le développement durable.
Source: The Lancet 2 July 2015 10.1016/S0140-6736(15)61171-0 Keeping score: fostering accountability for children’s lives (Visuel Institute for Health Metrics and Evaluation- IHME)
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