Le 51e congrès annuel de l’ASCO (Société Américaine d’Oncologie Clinique), qui s’est tenu début juin à Chicago et qui a réuni pas moins de 40.000 participants venus du monde entier, a mis en lumière l’efficacité de nouveaux traitements contre les cancers bronchiques les plus fréquents et le mélanome (cancer de la peau) : l’immunothérapie.
Deux équipes CHU impliquées dans les essais cliniques internationaux
Le Professeur Julien Mazières (Unité d’Oncologie Cervico-Thoracique, hôpital Larrey CHU/Institut Universitaire du Cancer de Toulouse Rangueil-Larrey) pour le cancer du poumon et le Docteur Nicolas Meyer (Dermatologie, hôpital Larrey CHU/Institut Universitaire du Cancer de Toulouse Rangueil-Larrey et Oncopole) pour le mélanome ont activement participé aux essais cliniques qui ont abouti à une nouvelle classe de médicaments prometteurs.
Particulièrement agressifs et meurtriers, ces deux cancers ont bénéficié des résultats positifs de la recherche en immunothérapie.
Immunothérapie : de quoi parle-t-on ?
L’immunothérapie consiste à stimuler le système immunitaire pour qu’il détruise les cellules tumorales. Ces traitements ne se contentent plus de bloquer le développement des cellules cancéreuses mais ont vocation à les détruire. Tout se passe comme sur un champ de bataille : ces nouveaux traitements vont armer les cellules immunitaires jusque-là repoussées par les cellules cancéreuses afin de leur permettre de les éradiquer.
Les essais thérapeutiques : 3 ans pour le cancer bronchique, 5 pour le mélanome
Cela fait des années que l’on connaît l’importance de la réponse immunitaire dans le développement des cancers, en particulier les mélanomes et les cancers bronchiques.
CANCERS BRONCHIQUES : ON AVANCE
Après de nombreux essais infructueux, un grand pas a été franchi récemment avec la présentation d’essais positifs avec une nouvelle classe de médicaments visant à restaurer la réponse immunitaire des patients face à leur tumeur pulmonaire. Les résultats présentés à l’ASCO, montrent qu’un inhibiteur de certains points de contrôle du cycle cellulaire (le nivolumab) serait plus efficace, mais aussi mieux toléré que le traitement standard, pour la prise en charge en seconde ligne de certains cancers du poumon les plus fréquents.
Ces résultats qui sont en train de faire évoluer les recommandations thérapeutiques pour ces cancers. En effet, les options thérapeutiques restent limitées dans les cancers bronchiques métastatiques après échec d’une première ligne de chimiothérapie, et ce traitement constitue un réel espoir pour les patients.
Il faut noter que tout le monde ne bénéficie pas de ces molécules mais que les patients qui répondent à ce traitement ont souvent des survies très prolongées. Des travaux sont en cours pour essayer de mieux sélectionner les patients pouvant en tirer un bénéfice durable. D’autres molécules assez proches ont également été analysées avec également des résultats très prometteurs. Ces molécules ne sont pas encore commercialisées en France et, dans l’attente, sont accessibles soit par des essais cliniques soit sur autorisation spéciale d’utilisation auprès de l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM).
MÉLANOMES : ON CONFIRME
Les progrès thérapeutiques dans le mélanome se confirment.
Les quatre dernières années avaient vu des avancées thérapeutiques majeures pour le traitement du mélanome. Cette année, de nouvelles avancées en matière de traitement du mélanome métastatique ont été rapportées au congrès de l’ASCO.
L’efficacité des immunothérapies a été attestée avec les résultats des études de phase III concernant le pembrolizumab, un inhibiteur de PD1 (un checkpoint immunologique), qui a démontré sa supériorité sur l’ipilimumab, actuellement utilisé comme traitement de première ou seconde ligne des mélanomes métastatiques. Plus intéressants encore sont les résultats des études de phase II et III concernant l’association du nivolumab (un autre inhibiteur de PD1) et l’ipilimumab qui montrent la supériorité de cette association sur le nivolumab seul et également sur l’ipilimumab seul.
D’autres résultats concernant les associations des inhibiteurs de BRAF (une protéine mutée dans certaines formes de mélanome) et les inhibiteurs de MEK (la cible de la protéine BRAF mutée) montrent une efficacité renforcée de ces associations en comparaison avec les monothérapies, tout en réduisant les effets indésirables. Ces résultats confirment les premiers, communiqués l’an dernier, en montrant une durée d’efficacité doublée par rapport à la monothérapie.Il est à noter que Toulouse a largement participé au développement de ces molécules et continue à proposer ces traitements dans le cadre de protocole de recherche clinique sur les sites de l’Institut Universitaire du Cancer de Toulouse Rangueil-Larrey et Oncopole.
L’IUCT, une nouvelle dynamique pour lutter efficacement contre le cancer
L’Institut Universitaire du Cancer de Toulouse (IUCT), présidé par le Professeur André Syrota., est un nouveau modèle français de coordination des soins, de recherche et de l’enseignement en cancérologie. C’est une démarche collective et volontaire de tous les acteurs du cancer en Midi-Pyrénées pour améliorer la qualité de prise en charge du patient quel que soit son lieu de résidence dans la région.
Ainsi, les acteurs publics et privés de l’oncologie en Midi-Pyrénées mettent en place un dispositif original visant à définir et promouvoir, à Toulouse et en Région Midi-Pyrénées, une politique et des actions de coopération dans le domaine de la cancérologie permettant notamment de :
- développer les activités de recherche ;
- favoriser les liens entre le soin et la recherche ;
- assurer la formation et la diffusion des connaissances médicales et scientifiques ;
- construire des parcours de soins coordonnés pour les patients.
Les partenaires de l’IUCT :
- Centre hospitalier universitaire de Toulouse
- Institut Claudius Regaud
- Université Toulouse III – Paul Sabatier
- Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale)
- Communauté urbaine Toulouse métropole
- GCS des hôpitaux publics de Midi-Pyrénées
- GCS de cancérologie privée de Midi-Pyrénées
- Oncomip
- Ligue nationale contre le cancer (prochainement)
- Fondation Toulouse Cancer Santé
Source : Communiqué de presse du CHRU de Toulouse, le 30juin 2015.
Contact : Dominique Soulié
[email protected] – Tél. : 05 61 77 83 49 / 06 27 59 58 96
A lire CANCER du POUMON : 1ère mondiale, la lobectomie mini-invasive en ambulatoire
Accéder aux dernières actualités sur l’immunothérapie ainsi que sur les cancers