Érigé depuis 2001 par le Conseil de sécurité de l'ONU comme l'une des menaces les plus graves à la paix et à la sécurité internationale,le terrorisme est devenu la préoccupation majeure.
D'une part car ses manifestations sont devenues plus spectaculaires, plus médiatisées et parfois quotidiennes, comme en Irak; d'autre part car certaines ripostes des États, en bafouant ouvertement les droits élémentaires attachés à la personne humaine et en stigmatisant certains groupes,deviennent tout aussi illégales.
Dans ces contextes qui conduisent les uns et les autres à se replier sur des positions identitaires fortes de rejet, à une sorte de bipolarisation entre les bons et les méchants, l'aide humanitaire neutre et impartiale peut-elle se poursuivre? Si oui,comment ? Et à quel prix ?
En effet, pour remplir leur mission première – aide et protection des populations – et pour accéder aux plus vulnérables en toute sécurité, les organisations humanitaires doivent dialoguer avec tous les belligérants, y compris avec des groupes armés d'opposition qui, quelle que soit l'époque considérée, ont toujours été, à un moment ou à un autre,pour une raison ou pour une autre,mis au ban de la société internationale.
Le fait que certains de ces groupes soient aujourd'hui officiellement qualifiés de "terroristes" rend-t-elle la mission des humanitaires plus complexe? Les humanitaires ont-ils plus de difficulté à entrer en contact et à dialoguer avec ces groupes? Ont-ils accès à tous? Doivent-ils choisir leur camp? Le délégué du CICR demeure-t-il "le troisième combattant" ?
Certaines victimes ne risquent-elles pas d'être oubliées ?
Par ailleurs, les humanitaires sont, par nature, amenés à exercer leurs missions sur des terrains les plus risqués de la planète. Leur activité est-elle devenue plus dangereuse ? Bien que protégés par le droit international humanitaire,les personnels humanitaires sont parfois directement visés par des actes de terrorisme :prise d'otages, assassinats, attentats à la bombe, ... Ces faits sont-ils le résultat d'un dialogue devenu défaillant avec certains belligérants ? Défaillance conduisant à ce que les organisations humanitaires qualifient de "non acceptation" ?
Tiraillé, chahuté, manipulé, voire intégré, face au terrorisme et à ses conséquences, l'avenir de l'humanitaire est-il compromis ?
Face au terrorisme,l'humanitaire neutre et impartial est-il armé? Que dit le droit ? Si le droit est impuissant,que reste-t-il ?
Avec le partenariat de France Info
Le débat sera animé par Roselyne Febvre, Journaliste, au Centre d’Accueil de la Presse Etrangère – Maison de Radio France.
Les experts invités sont :
Louise AVON, Déléguée à l'Action Humanitaire du Ministère des Affaires Etrangères et Européennes ; Joseph DATO, membre de Médecins du Monde ; Balthasar STAEHELIN, Directeur adjoint des opérations, CICR ; Michel VEUTHEY, vice-président de l'Institut International de Droit Humanitaire d’urgenceCe débat sera retransmis en direct sur le site Internet de France Info : www.france-info.com
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