Le Darknet, la dérive d’un outil du FBI

Publié le 04 juillet 2015 par Edelit @TransacEDHEC

Le Darknet est un internet libre et anonyme, mais surtout, il est un outil clandestin. Comment est-il possible que ce réseau parallèle soit insaisissable? Comment est-ce possible de pouvoir acheter des drogues ou embaucher un tueur à gage aussi facilement ?

Avertissement : tous les liens que nous mettront se terminant par .onions nécessitent un navigateur special pour y accéder en toute sécurité. 

Le darknet, côté obscure du net

Initialement inventé par le FBI dans les années 1970, le Darknet consistait de petits réseaux isolés ARPANET (l’ancêtre d’Internet) leur permettant d’échanger des fichiers sensibles. Sa création était une réponse à l’insécurité d’internet. Aujourd’hui, il est devenu une plate-forme gigantesque, beaucoup plus grande que l’Internet que l’on connait. Internet n’est en réalité qu’une infime portion du Darknet, la partie visible de l’Iceberg.

Le Darknet contient donc le net que l’on connaît déjà mais bien plus encore. Envie de fumer un joint ? Un rail de Coke ? Extasie ? Toutes les drogues sont très facilement trouvables sur le Darknet et vous pouvez vous les faire livrer chez vous ou dans un point relai sans n’avoir peur de vous faire attraper : http://reloadedudjtjvxr.onion/login.php

Mais ça ne s’arrête pas là … Besoin d’embaucher un tueur à gage ou un espion? Acheter une bombe ou une kalachnikov? Vous trouverez tout cela sur le Darknet.

Contract Killer Eurogun

Mais comment ça marche ?

Pour accéder aux pages d’un Darknet, tout d’abord, vous devez télécharger un logiciel d’accès tel que Tor. Ce logiciel vous permet de naviguer sur Internet par le biais d’autres ordinateurs du réseau Tor, répartis dans le monde entier. L’adresse IP de votre ordinateur, qui fonctionne comme une plaque d’immatriculation, apparaît de façon aléatoire au Japon, aux États-Unis ou au Royaume-Uni, ce qui rend impossible ou du moins difficile à localiser par la police.

Cependant, l’installation de Tor ne suffit pas pour accéder au Darknet, vous devez utiliser un navigateur spécifique Tor et connaître les adresses de sites Web à visiter, toutes se terminant par « .onion ».

Les adresses des sites du Darknet sont cryptées c’est-à-dire qu’elles ressemblent à « http://mts7hqqqeogujc5e.onion/ ». C’est pour cela qu’il existe un site www.thehiddenwiki.org qui référencie la plupart des adresses web du darknet. C’est un Wikipédia du Darknet. Sachez tout de même que ce wikipédia du vice existe aussi en version cryptée et qu’il est bien plus fourni.

Pour les curieux, voici l’adresse :

http://zqktlwi4fecvo6ri.onion/wiki/index.php/Main_Page 

Puis-je faire les soldes sur le Darknet en toute sécurité ?

Créé en 2009 par un développeur non identifié, le Bitcoin a pris aujourd’hui une place importante dans le système monétaire international. Le Bitcoin est une monnaie électronique qui peut être utilisé comme moyen de paiement sur Internet.

Il suffit d’échanger votre argent «normal» contre des Bitcoins par le biais de changeurs non réglementés, il existe même un système de p-a-p*. Le principe est simple, vous créez un portefeuille virtuel qui contient deux clés:

- La première est publique, elle est en quelque sorte l’équivalent d’un compte bancaire pour recevoir de l’argent.

- La deuxième est privée, elle est celle que vous allez utiliser pour payer des achats avec un anonymat complet.

De là, vous pouvez imaginer que le Bitcoin est le nouveau véhicule pour le blanchiment d’argent! Une des principale plateforme de blanchiment est accessible depuis le lien suivant : http://ow24et3tetp6tvmk.onion/

Tor, paradis ou enfer ?

La liberté est souvent accompagnée d’abus. Tor en est la preuve. A l’origine, ce fut un instrument pour répandre la liberté, mais malheureusement, le Darknet permet également l’expansion de réseaux pédophiles, mafieux et d’échange d’informations terrorisme en toute impunité.

Construit à l’origine par le FBI, Tor est maintenant développée par un organisme indépendant, le Projet Tor.

En 2011, 60% de son financement provient du gouvernement des États-Unis, et 18% des fondations et des subventions.

Un paradoxe qui n’en fini jamais: la protection offerte par le réseau est utilisée à la fois par l’armée américaine à des fins de renseignement et est combattue par la NSA.

 Les défenseurs de la vie privée voient le système Tor comme un bon outil pour les utilisateurs qui veulent se protéger. Les journalistes l’utilisent aussi pour éviter la détection dans des régimes répressifs ou pour interagir avec des sources sensibles sans les mettre en péril. Tor est l’un des outils recommandés par Reporters Sans Frontières.

Par exemple au cours du printemps arabe, notamment en Tunisie, où Ben Ali censurait tous les réseaux sociaux (YouTube, Facebook, etc …) les tunisiens utilisaient Tor pendant la révolution pour prévenir le monde entier de la situation du pays.

Telle est la situation fondamentalement ambigüe du Darknet : à la fois garant de la liberté, voire même dernier rempart contre la dictature, tout en étant un véritable lieu de rencontres des pédophiles et du grand banditisme. Le « web of trash » est, en somme, le seul espace totalement indépendant de toute législation et régulation, pour le meilleur et pour le pire.