Grosse chaleur du côté de la Normandie en ce vendredi 3 juillet et pourtant le public du festival Beauregard est au rendez-vous, nombreux et motivé, pour profiter de la grande fête donnée au château ce jour là.
Pour la sixième année consécutive, John offre en effet au public la possibilité d'investir un site sublime pour profiter d'une programmation soignée et variée dans un cadre bucolique à souhait.
De vastes pelouses permettent à ceux qui le souhaitent de s'installer tranquillement et de profiter du bon son et du beau temps en toute sérénité tandis que les fans les plus motivés font se masser dans la fosse pour profiter de l'énergie collective dégagée par une foule ardente qui crie haut et fort son amour pour les artistes invités.
Troisième année que je suis au rendez-vous de John et chaque année c'est le même enthousiasme qui m'anime. En plus d'être situé dans un cadre somptueux, le festival a le bon goût de se trouver à 10 min de la mer et de permettre aux festivaliers fatigués par les concerts d'aller se ressourcer sur les belles plages de la côte de Nacre (à noter que depuis cette année, une navette relie Ouistreham et ses superbes plages au festival)(il suffit de réserver sa place en amont pour pouvoir l'emprunter)(infos ici).
J'arrive sur le site à 20h ce soir là, la température est parfaite, après les grosses chaleurs de l'après-midi le public profite de la douceur d'une soirée que Dominique A met alors en musique.
Ce qui est bien avec Dominique A, c'est qu'on n'est jamais déçu par son live. Parmi les "chanteurs à texte" que j'aime, je reconnais que souvent, il faut composer pendant les concerts avec une certaine faiblesse vocale (non, n'insiste pas, je ne donnerai aucun nom) Avec Dominique A, jamais. Il incarne un peu la perfection du genre, à mon sens, tant son live donne la pleine mesure de son talent. Ses textes -sublimes, il leur donne une ampleur magnifique sur scène et on sent qu'il prend plaisir à partager avec le public un moment d'exception.
Frissons tout au long de la chanson Eleor, issue de son dernier album éponyme. Un grand monsieur de la chanson française en guise d'ouverture de ma première journée de festival, je ne pouvais rêver mieux!
Changement de registre :
Bon sang, les héros de mon adolescence étaient à Beauregard aussi hier soir, et ça c'était un sacré rendez-vous!
Excellente nouvelle : Le groupe qui fête ses 25 ans d'existence n'a pas pris une ride et développe sur scène une énergie qui pourrait faire pâlir d'envie les plus jeunes représentants du hip-hop aujourd'hui.
L'extraordinaire voix de B-real (immédiatement identifiable) n'a pas bougé et les tubes que le groupe enchaîne déclenchent cris et bonds dans la foule surexcitée.
Multipliant les échanges avec le public, Cypress Hill a donné hier sur la scène de Beauregard une belle leçon de gestion de live et a laissé son public épuisé mais conquis. Superbe performance.
On appréciera au passage le t-shirt de B-Real qui revisite l'oeuvre mythique de Warhol (Campbell's soup cans) d'une drôle de façon...
Changement radical de style ensuite (et c'est ce que j'aime chez John, il prévoit une programmation qui a de quoi satisfaire tout le monde) avec la toujours divine :
Christine And The Queens.
Elle est partout en ce moment et c'est mérité : son album est une vraie pépite et son live est irréprochable. Un show à l'américain entend-on par ici, en guise de compliment, tant tout semble maitrisé à la perfection et d'une parfaite fluidité. Je suis d'accord mais je crois que c'est encore meilleur que ça. Là où les grands performers américains livrent des shows superbes mais souvent très froids, "Christine" intervient souvent entre les morceaux, plaisante, sourit et échange avec un public qui ne demande que ça. C'est le petit plus qui vient faire la différence sur une scène de festival et qui donne une sensation de proximité malgré l'immensité des espaces où se donnent les concerts.
J'adore.
L'artiste et ses danseurs (plus que parfaits)(dont les performances m'évoquent chaque fois les chorégraphies de Pina Bausch)(*soupir de plaisir*) ont donné un concert d'une beauté sidérante, comme toujours, déroulant les tubes relayés à longueur de journée en radio et télé mais faisant une belle place aux morceaux moins connus de CATQ devant lesquels le public, alors très attentif, semble subjugué.
Des jeux de lumières en passant par les chorégraphies jusqu'à (bien entendu) la performance vocale, tout est impeccable.
Un moment d'une grâce inouïe.
(J'aurais aimé te glisser quelques photos ici mais il y a un contrat concernant les photos pour Christine And The Queens et je dois attendre de les faire valider avant de pouvoir les intégrer à ce billet)(je les ajouterai plus tard, promis)(enfin si il y en a quelques unes de validées)(héhé). (Add-on : Laisse tomber je prends des risques, j'en mets trois quand même. Au pire je les retirerai une fois vérifiées par le staff si besoin)La nuit tombe sur Beauregard mais l'énergie semble intacte chez les festivaliers.
Des étoiles dans les yeux, les plus jeunes et leurs familles se posent tranquillement devant les écrans géants placés en arrière de la scène et profitent calmement de la douceur de cette fin de journée estivale.
Alors, eux, je les adore, mais sur scène c'est d'un ennui mortel. Pardon hein, musicalement rien à redire, c'est parfaitement maitrisé, la setlist mêle des titres des deux albums et il faut bien reconnaitre que les tubes sont nombreux pour une discographie finalement toute jeune mais il ne se passe pas grand chose sur scène. C'est peut-être ce qui explique ce parti pris du groupe qui a consisté à n'éclairer les musiciens que de façon très très restreinte.
Rien de bien grave mais du coup, pour les images, ça rend les choses moins intéressantes, d'un coup.
Ceci étant, l'essentiel hier soir était bel et bien là : Matilda, Breezeblocks... Le public a frémi de plaisir tout au long du set et c'était bien bon.
C'est peut-être le groupe que j'attendais le plus hier et pour cause, c'est le seul que je n'avais pas encore eu l'occasion de voir se produire en live (j'avais pourtant fait gagner des places pour un de leurs concerts parisiens ici, c'est d'ailleurs le billet dont j'avais profité pour te dire tout le bien que j'en pensais à l'époque)
Sur scène, les musiciens, souvent noyés dans les fumigènes, dégagent une énergie dingue communicative qui met le public en transe. Il faut dire qu'Alt-J c'était top mais on a fait grimper la température d'un cran avec Jungle.
Entre les danses hypnotiques de l'homme au chapeau et la ferveur de cette musique soul-funk électrisante, impossible de résister à l'envie de bouger.
Instantanément la fosse se transforme en dancefloor géant et la nuit prend une toute autre dimension.
(Jungle c'est ce groupe qui te démontre qu'on peut lâcher des masses de fumigène sur scène et que malgré ça, le groupe de musiciens peut rester hyper actif et impliqué)(Coucou Alt-J)(Bon j'arrête, promis)
Super Discount 3 (qui signe le retour d'Etienne de Crécy) prendra la suite et achèvera dans la sueur et les ondulations frénétiques cette journée caniculaire.
Encore une fois, John, tu as géré tout ça comme un chef!