Terminator : Genisys // De Alan Taylor. Avec Arnold Schwarzenegger, Emilia Clarke et J.K. Simmons.
Paramount compte bien mettre elle aussi la main sur le paquet de spectateurs au cinéma de ces dernières années pour aller voir des films héroïco-fantastique. Faire revenir l’une de leurs franchises cultes avec l’un de ses héros cultes ? C’était sur le papier une excellente idée. On se souvient tous du Arnold Schwarzenegger en images de synthèse dans le précédent volet (Terminator : Salvation) injustement maltraité par la critique. Mais pour faire en sorte de partir de nouveau sur le bon pied, Terminator : Genisys se permet d’occulter le quatrième volet mais également le troisième afin de nous pencher sur un reboot de l’histoire à base de voyages dans le temps. Cela aurait pu être réussi, sauf que c’est malheureusement un peu le contraire. Avec Laeta Kalogridis (Shutter Island, Bionic Woman) et Patrick Lussier (Hell Driver) au scénario, on aurait probablement pu s’attendre à quelque chose d’un peu différent et j’aurais justement apprécié que le film embrasse certaines de ses idées plutôt que de nous donner l’impression de tout effacer pour reprendre à zéro. Car c’est clairement ce qui se passe, Terminator : Genisys se permet de supprimer toute la franchise et de la réécrire à sa façon, probablement pour simplifier les suites qui vont très probablement arriver par la suite.
Le leader de la résistance John Connor envoie le sergent Kyle Reese dans le passé pour protéger sa mère, Sarah Connor et préserver l'avenir de l’humanité. Des événements inattendus provoquent une fracture temporelle et Sarah et Kyle se retrouvent dans une nouvelle version du passé. Ils y découvrent un allié inattendu : le Guardian. Ensemble, ils doivent faire face à un nouvel ennemi. La menace a changé de visage.
Lors de l’ouverture de Terminator : Genisys, j’ai eu l’impression de tomber sur un épisode de Falling Skies. Outre l’historie qui pourrait très bien y ressembler, la mise en scène d’Alan Taylor est suffisamment laide pour nous donner cette impression. Celui qui avait pourtant mis en scène le second volet des aventures de Thor au cinéma, démontre ici qu’il a un sérieux problème avec sa caméra. C’est tout juste moche. Les effets spéciaux ne sont pas exceptionnels et en 3D, on voit encore plus les défauts. Mais alors qu’est-ce qui s’est passé ? Ensuite, on revient dans le passé en 1984. Le choix de l’année permet de retrouver un style visuel un peu plus années 80 sauf que outre ce passage dans les années 80 qui réveille enfin le spectateur, la suite une fois en 2017 est malheureusement assez mauvaise. Le plus gros problème de Terminator : Genisys et qui est aussi l’un de ses rares atouts c’est J.K. Simmons. Ce dernier s’introduit dans le film en 2017 comme la version future d’un homme rencontré en 1984. C’était une sacrément bonne idée tout de même et ce personnage vole la vedette à tout le monde, même à Arnold Schwarzenegger qui est pourtant dans Terminator la tapisserie, les murs et tout ce qui tient cette franchise debout en termes cultes.
C’est un problème pour le film car en ayant créé un aussi bon personnage, a côté on voit que le bas blesse. Emilia Clarke (outre ses légères ressemblances avec Linda Hamilton pré-chirurgie esthétique) est assez médiocre et Jai Courtney dont on a beau voir un morceau de son anatomie (très légèrement mais on voit bien), a probablement tout misé sur ses abdos en béton armé et pas vraiment su jeu d’acteur (même si parfois j’arrive à voir en lui un homme d’action avec du potentiel). Reste alors Arnold. Ce dernier a beau avoir vieilli, il prouve qu’il n’a pas perdu de son intérêt dans la franchise. S’il manquait au précédent volet, Terminator aurait très bien pu se construire autour de ce fameux volet qui a apparemment déçu tout le monde sauf de rares personnes comme moi qui avaient adoré. Finalement, Terminator : Genisys est donc une bonne idée qui tourne à la mascarade assez rapidement. Outre quelques petites scènes sympathiques (dont une course poursuite en hélicoptère dans les années 80, ce qui est rare mais qui est une bonne idée ici) et un bon personnage (O’Brien), l’histoire veut tout changer sans comprendre que l’on n’avait probablement pas envie que cela change.
Note : 4/10. En bref, déception de mise pour la suite de l’une des franchises les plus cultes.