Un film de Luchino Visconti (1974 - Italie, France) avec Burt Lancaster, Silvana Mangano, Helmut Berger, Claudia Marsani, Stefano Patrizi
Un charme élégant et vénéneux.
L'histoire : Un vieux professeur solitaire, qui vit entouré de ses livres et de ses tableaux, voit l'appartement du dessus envahi par une famille extravagante et sans gêne. Il va pourtant nouer des liens avec chacun.
Mon avis : Un film étrange que je ne suis pas sûre d'avoir vraiment compris ! Je n'ai pas trop pigé quel était le message, mais peut-être ai-je tort de vouloir trouver des leçons partout. Je me suis néanmoins laissée prendre par ces personnages hors du commun, qui sont tous "trop", trop beaux, trop bizarres, trop mystérieux... et par ce vieil appartement bourgeois où s'accumulent les objets et la rénovation design de celui du dessus. L'ancienne génération, repliée sur elle-même, et ses souvenirs, un peu coincée, un peu prude, grognon, face à la nouvelle, bavarde, ouverte, joyeuse, libérée, un peu vulgaire parfois, compliquée aussi... Konrad, d'ailleurs, a fait mai 68. La révolution. Changement d'époque, changement de civilisation. C'était peut-être ça l'idée, en fait. Et cela rejoindrait Le guépard, du même réalisateur : la fin d'un monde.
Le film a un charme fou, un charme vénéneux, disais-je. Ensorcelant par la magie de ses acteurs, absolument extraordinaires, dans le plein sens du terme. Le beau, le magnifique Burt, dépassé par les événements, presque mort au milieu de ses livres, à peine réveillé de temps à autre par des images furtives de son passé... Silvana, over maquillée, et pourtant sidérante de beauté et de classe, avec ce je ne sais quoi de folie et de passion... Helmut, la beauté du diable, rebelle, révolutionnaire, énigmatique, dont on ne sait s'il provoque chez son hôte un amour filial ou une tentation homosexuelle... Un charme élégant aussi, les images sont cadrées comme des tableaux, les personnages sont droits, graciles, volubiles.
Mais ce titre français ? Fourre-tout et imbécile... Le titre italien était déjà beaucoup plus explicite : Gruppo di famiglia in un interno, soit Groupe familial en intérieur ; on pouvait extrapoler en Groupe familial vu de l'intérieur ou Famille décomposée, je ne sais pas moi, y avait de quoi trouver quelque chose de plus proche du thème. Je n'ai vu dans le film ni violence ni passion ! Ou alors bien rentrées. Violence et passion intimes, déjà ça aurait été mieux !
De par l'étrangeté de la situation générale, et ma perplexité quant à l'histoire (ils sont quand même vachement envahissants, ces gens, ce n'est pas hyper crédible), je ne mets qu'un 7,5, mais il est possible que le film vaille mieux que ça ! Je ne suis pas trop sûre de moi.
A noter que l'on voit quelques secondes, dans les flash souvenirs du professeur, Claudia Cardinale et Dominique Sanda.