Lorsqu’il fut publié en 1958, le premier roman de Rona Jaffe provoqua l’engouement de millions de lectrices américaines. Elles s’identifièrent immédiatement à ses personnages, de jeunes secrétaires venues d’horizons différents employées dans une grande maison d’édition new-yorkaise. Leurs rêves et leurs doutes reflétaient ceux de toute une génération de femmes.
Il y a la brillante Caroline, dont l’ambition est de quitter la salle des dactylos pour occuper un poste éditorial. Mary Agnes, une collègue obnubilée par les préparatifs de son mariage. La naïve April, jeune provinciale du Colorado venue à New York pour faire carrière dans la chanson.
Si la ville semble leur offrir d’infinies possibilités professionnelles et amoureuses, chacune doit se battre avec ses armes pour se faire une place dans un monde d’hommes.
Voilà un joli petit roman que j’ai beaucoup apprécié. Il nous plonge dans l’Amérique des années cinquante et nous suivons des jeunes dactylos, rêveuses, en recherche de gloire, d’affirmation de soi ou, à défaut d’un mari. L’histoire en soi n’est pas follement captivante mais l’ambiance du roman est suffisamment prenante pour que je l’ai lu facilement. J’ai passé un bon moment en lisant les aventures de ces jeunes femmes, parfois un peu cruches. Le coté cruche vient vraisemblablement de ma vision moderne de la femme. C’est déroutant aujourd’hui de voir toute l’inertie de ce système, de ces femmes qui n’ont pas forcément de désir de lutter contre leur destin, à savoir : trouver un mari et rester à la maison. C’est étrange de voir comment on peut abandonner ses rêves pour suivre des règles érigées par la société…