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L’été s'est installé... et c’est pour de nombreux français l'occasion de "lever le pied". C'est aussi, pour certains, le moment de les dénuder, de les exhiber. A défaut de croiser de temps à autre des hommes et femmes se baladant pieds nus aux abords du canal saint Martin à Paris, il n'est pas rare d'apercevoir des orteils découverts chaussés le plus souvent de tongs dans le métro ou sur les trottoirs de la capitale. Si la banalisation du port de la dite sandale -mise au point dès 5500 av. Jésus-Christ en Égypte- correspond à l'envie de rester "à la fraîche" histoire de marcher d'un pas aéré, elle marque aussi un réel glissement dans le vivre ensemble en société. Elle révèle même un abaissement général du niveau d'exigence de chacun. Chez soi comme à la ville, de la même façon que les shorts de bain étaient des shorts de ville quasi ordinaires obligeant les piscines à légiférer et à imposer le port du slip de bain, les tongs ont quitté leur milieu d'origine pour devenir des "chaussures" à part entière et même de véritables objets de mode.
Surnommées "Gougoune" au Québec, "slache" en Belgique ou "flip-flop" dans les pays anglo-saxon en raison du merveilleux bruit qu'elles émettent à chaque pas, les tongs doivent leur changement de statut aux étudiant(e)s des universités américaines. Revenant de leur traditionnelle Spring Break (semaine de décompression) à Cancun, ils avaient pris la fâcheuse habitude de conserver les tongs qu'ils portaient sur la plage, sur le Campus. Malgré leur grande popularité avouons-le, la tong reste une "chaussure" cra-cra, dévoilant une partie peu ragoûtante de l'anatomie humaine en exposant leurs adeptes à de nombreux périls. En milieu citadin, la probabilité que le parisien termine une journée sans s'être retourné l'ongle de l'orteil, sans avoir chuté en courant derrière un bus ou en contractant simplement je ne sais quelle mycose des ongles, apparaît mince. A tout prendre, on préférera de loin l'espadrille, la "dockside" ou la chaussure en toile. La tong ne doit son utilisation qu’à la plage, c’est entendu.FG