Concert BEN MILLER BAND - support act Reena Riot à l' AB Club le 30/06/2015 Photos et commentaires Pierrot et Margaret Destrebecq-King
Organisation Gracia Live-
Alors qu'un des musiciens du Ben Miller Band fait une sieste couché sur le dos dans le coin arrière de la scène, la salle se remplit petit à petit. L'airco tourne à plein régime en ce premier jour de canicule et nous attendons la première partie par Reena Riot en support act de ce groupe dont nous ne connaissons que les extraits proposés par l'AB et pour lequel nous avions acheté les entrées plutôt par curiosité. Gentille, terriblement stressée mais musicalement très acceptable, cette jeune Gantoise de 25 ans a certes beaucoup de talent musicaux mais aussi hélas celui de se cacher derrière une longue tignasse blonde platinée, ce qui gâche un peu le spectacle ; si on vient au concert c'est pour voir l'artiste, ses expressions ou même ses grimaces, sinon on se contente d'un CD. Mais donc, vêtue d'une robe noire sobre sans manches, de bottillons à gros talons qu'elle frappe au sol pour marquer son tempo, Naomi Sijmons, de son nom de baptême, nous fait connaître ses compositions, s'accompagnant pour cela de ses guitares électriques qu'elle dompte de main de maître. Une voix puissante, expressive, mélodieuse, nous transporte au travers de son univers musical Indie Rock, Blues via ses titres " Strung Out ", " Army Boots ", " Rain ", " Marching Day ", " Take A Steer ", " The Dog ". Mais son temps est limité et elle ne pourra terminer son programme complet mais nous accordera encore " I Belong To You " et on peut dire qu'elle s'est donnée entièrement à son public ce soir. La scène Gantoise compte bien une étoile de plus.
Après une pause, entre en scène sous les hurlements du public le BEN MILLER BAND. Ce trio, originaire de Joplin Missouri, parcourt actuellement l'Europe principalement en support act de ZZ Top et nous a fait l'immense plaisir de s'arrêter à l'AB Club pour cette soirée du 30 juin.
Alors pour les présenter, il y a bien sûr d'abord le band leader, BEN MILLER, une espèce d'Iroquois blanc, très barbu, doté d'un regard et d'un sourire à faire fondre. Ce gaillard joue de divers instruments dont certains n'ont de guitare que le nom, ceux-là étant faits de boîtes à cigares et de manches (de pelles ou de pioches ?), n'ont que deux ou trois cordes mais dont il sort des sons extraordinaires franchement adaptés à leur style musical Blues, Bluegrass, Country et Folk, au plus près possible des roots de la musique populaire du sud des EU, aidés en cela par ces instruments bricolés avec les moyens du bord dont sa malle grosse caisse et son tambourin pantoufle. Il interprètera aussi certains morceaux au banjo ou à l'harmonica amplifié par le micro d'un cornet de téléphone qu'il utilise également pour des effets vocaux. Mais avant tout il est le lead singer et il met une ambiance du tonnerre.
A droite sur scène se trouve DOUG DICHARRY, chauve et très barbu lui aussi, tatoué et percé, percussionniste complètement déjanté sautillant d'une pédale des drums à celles de sa console-son, alternant, d'une chanson à l'autre, les instruments qu'il utilise et qui pour la plupart ont été bricolés dans un coin de garage ou de studio et dont il avoue n'avoir jamais appris à jouer. Il joue ainsi d'un washboard amplifié et agrémenté de loupiotes de couleur qui clignotent dans des tons différents en fonction du rythme frappé sur sa planche. Mais ce n'est pas tout, son washboard est raccordé à sa console-son et il y va de la pédale wah-wah et des distorsions électroniques, du jamais vu, jamais entendu. Il a aussi trafiqué une paire de gants de jardinage dont il a recouvert les doigts de culots de cartouches de chasse collés au tape gris. Ce qui change des dés à coudre de l'époque Ferré Grignard, dés que l'on perdait régulièrement de ses doigts. Alors tant qu'à faire dans le très spécial, regardez-le jouer des cuillères électriques, avec les effets sonores, c'est tout bonnement magique. Il nous gratifiera, à la demande de Ben, d'une prestation de démonstration de son talent en jouant pour un même morceau de cinq instruments différents, dont certains en même temps, les drums, le trombone à coulisse, les cuillères, la trompette et la mandoline.
Et là, tout à gauche se cache le troisième larron, un calme, c'est SCOTT LEEPER. Il est assis dans son coin, tenant en main un grand manche en bois au bout duquel est attaché un gros fil nylon orange (du gros fil de débroussailleuse) fiché de l'autre côté dans le fond d'un grand seau en plastique retourné et qui produit le son d'une contrebasse, c'est un instrument rudimentaire fabriqué par Scott et s'appelle un washtub. Scott a l'allure d'un David Crosby dont il a la douceur vocale et affiche, outre des cheveux long gris une paire de moustaches et une barbiche qui le font ressembler à Buffalo Bill, un magnifique sourire dans les yeux.
Alors que retenir de la soirée ? Que le public a été conquis par la qualité de leur prestation, par l'ambiance musicale, par les harmonies vocales, par le charisme et la gentillesse de ce band hors du commun qui dès les premières mesures de leur premier titre a fait danser et hurler de plaisir les spectateurs dans cette salle qui affichait sold out (leur premier concert sold out en Europe) Nous en voulions encore et nous en avons eu encore. Leur set s'est terminé après le sacro-saint couvre-feu de 22.30h, chose rare à l'AB, et nous sommes sortis de là le sourire au cœur.
Merci à eux encore pour leur accessibilité après le show, pour la séance de dédicaces et de photos sans stress, le bla-bla avec qui le veut. Ils étaient heureux d'être là et nous d'avoir vécu un excellent moment musical. Ils nous ont promis de revenir, nous serons certainement au rendez-vous.
Pas de set list à proposer, les titres se suivant selon l'humeur du moment mais j'encourage à écouter, les albums " Heavy Load " et " Any Way, Shape Or Form".