En marge du Marché de la Poésie, la Librairie-Galerie Congo, à Paris, proposait une soirée de lectures, le 16 juin.
Gabriel Mwéné Okoundji présentait les intervenants avec un ton à la fois amical et humble, parfois enjoué, en tout cas attentif.
Antoine Houlou-Garcia, le plus jeune des poètes invités, né à Paris et grand connaisseur de la poésie et de la littérature francophone d’Afrique, a lu deux textes, s’accompagnant pour l’un d’une flûte et pour l’autre d’un chant ; il donnait à l’intimité de son propos une douce et discrète musicalité qui atteignait la sensibilité même des auditeurs.
Sauve-Gérard Ngoma-Malanda est venu nous faire partager sa Danse des silhouettes (c’est le titre de son second recueil). On aborde avec lui le fleuve et l’au-delà du fleuve. C’est à la fois le fleuve Congo et une sorte de Styx qui nous conduit au souvenir de la mère du poète qui nous touche par son émotion.
Avec Hamidou Sall, l’Afrique est plus qu’un continent, le Congo plus qu’un fleuve et la langue déborde, fille de Senghor passant par la Grèce et l’Europe centrale. Les flots ravivent la douleur et la voix du poète ouvre les estuaires dans des Rhapsodies fluviales (j’y reviendrai plus tard).
Patrick Quillier et Sergio Marais nous ont ensuite emportés dans un bruissement de source qui saisit l’oreille et ferait chavirer, voix distillée par les sons de cloches, percussions et multiples instruments touchés comme l’eau passe sur la rive ou sur les cailloux du lit.
Gabriel Mwéné Okoundji conclut cette lecture et je voudrais repartir avec ses mots dans mon esprit tant j’ai apprécié sa présence et le lien qu’il a tressé au cours de la soirée.
Tu me demandes :
– À quoi peut ressembler le visage du sage ?
Je te réponds :
– Sois toute chose sans chercher toujours le pourquoi.
Tu me demandes :
– Quel esprit, quel grand souffle composent son visage ?
Je te réponds :
– Le sage a le visage que ton rêve fait naître à la parole.