Paris, ma cité va craquer.

Rentrer à Paris, c'est un peu tout redécouvrir en sentant que tout est familier.

Y'a des soirées où les redécouvertes sont plus intenses que d'autres.

Hier, ça a commencé par un succulent trajet ligne 4 Montparnasse-porte de Clignancourt. "tu me pousses encore une fois comme ça, j'vais te mettre des giffles tu vas comprendre". Puis 15 minutes après "là jfais le gentil dans le métro, mais si je te revois dehors, je te casse tes dents".

OK. Ensuite, tu te tapes le trajet porte de Clignancourt-Jaurès à pied. T'arrives au métro château rouge, ça pue le poisson pourri à mort mais à un tel point que tu en tousses presque étouffée.

À Barbès, la méga foule, un soir de début juillet quelques heures avant de casser le ramadan. Tu pètes un câble, " jveux juste avancer bordel, marcher, et tes clopes je m'en fous complet".

La Chapelle, à gauche tu as des familles entières qui ont installées leurs matelas square Louise de Marillac (et encore, y'a un mois c'était sous les rails de métro), et en face de toi, des voitures complètement à l'arrêt, bouchons de dingue, klaxons dans tous les sens. Pourquoi klaxonner alors que t'es à l'arrêt depuis 5 minutes?! des ambulances qu'on entend au loin : bon courage pour passer...

Et puis hop, canal de l'Ourcq méga blindé, ça je m'y étais préparée psychologiquement. Mais alors, voir les groupes de pétanque s'entasser sur 3 m2 au plus pour pouvoir jouer, wtf quoi. 20 minutes pour être servi d'un pauvre verre de vin blanc. 

Puis là, un choc émotionnel, un mec qui plonge devant nous dans le canal. En mode, trop bien, je nage avec les rats morts, huhu! Puis, deux. Puis, 3, 4. Ils ont tous trouvé génial l'idée de passer la nuit à l'hopital pour se faire un lavage d'estomac. Les gens sont si en manque de liberté, de nature pour se baigner là dedans?

Faut faire quelque chose là, ma cité va craquer !