Vous avez peut-être noté que le site de l’Obs qui héberge mon blog est soumis à modération. Ceci lui évite d’abriter, comme certains forums, des commentaires injurieux, parfois orduriers, violents, respirant la haine. Je viens de faire l’expérience de l’efficacité de cette surveillance. Mon billet précédent, intitulé Une affaire d’honneur, s’était vu interdit d’affichage parce que contenant des propos potentiellement diffamatoires. Je me suis alors interrogé sur ce qui lui avait valu cette sanction.
Me reportant à mes compagnons d’écriture, des dictionnaires, j’y ai trouvé deux définitions. Je vous livre ici la première : « Toute allégation ou imputation d'un fait qui porte atteinte à l'honneur ou à la considération de la personne ou du corps auquel le fait est imputé est une diffamation ». Et voici maintenant la seconde : « Chercher à porter atteinte à la réputation ou à l'honneur de quelqu'un par des écrits ou des paroles ». Cette définition me semble moins pertinente car je doute qu’il soit toujours possible de déterminer l’intention d’un médisant. On peut cependant déduire de ces deux définitions qu’à la différence de la calomnie, qui consiste à colporter des faits inventés, la véracité des faits rapportés ne supprime pas le délit de diffamation.
Je me suis aperçu alors que le fait de citer comme sources de mes propos Le Monde et Le Canard enchaîné n’était pas suffisant pour les faire apparaître comme issus de la presse. Je me suis alors avisé de ce que j’avais omis de préciser la date de chacun des journaux cités comme référence. Je m’empressai d’ajouter les informations manquantes et mon billet put alors être publié. Je suppose qu’il devenait ainsi possible aux modérateurs de vérifier l’authenticité de ces sources, bénéficiant de la liberté de la presse. À cet égard, l’article 621-1 du Code pénal stipule : « La vérité des faits diffamatoires peut être établie conformément aux dispositions législatives relatives à la liberté de la presse. » Mon billet a sans doute pu profiter de l’ombrelle protectrice de la presse.