Quatrième de couverture :
« Jean Jules Joseph, mon grand-père, est né à la Martinique en 1893. Il a été un héros noir de la guerre de 14-18. A en croire, Paulette, ma mère, il l’aurait quasiment gagnée à lui tout seul. C’est la légende familiale qui m’a accompagné dont j’ai été nourri et que j’ai voulu écrire pour lui rendre hommage. Il a suffi de l’intrusion d’une historienne et d’un vieux carnet oublié au fond d’une malle pour mettre à bas ce récit héroïque et découvrir l’incroyable et tumultueuse histoire de mon grand-père.
Jean, Jules Joseph a été élevé par de véritables Amazones. Amoureux dès l’enfance d’Aurore, la fille du plus riche planteur de l’île, il a été le témoin direct d’un assassinat politique raciste, a survécu à l’éruption de la Montagne Pelée grâce à son iguane, a boxé contre le premier champion du monde noir des poids lourds, et s’est trouvé mêlé à une mystérieuse “guerre du rhum” à la Martinique, avant de mettre le pied à Tarbes, de rencontrer Marie, ma grand-mère, d’établir notre famille et d’enfouir dans un carnet le secret de sa “vie d’avant nous”.
Le cri muet de l’iguane, c’est ce secret qui vous égorge de l’intérieur, sauf à l’écrire.
C’est ce que j’ai fait. »
Ce que j'en pense :
J'avoue, cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un roman de Daniel Picouly dont l'omniprésence médiatique me fatiguait un peu, même si je reconnaissais au type un vrai talent de raconteurs d'histoire, une façon de captiver son auditoire avec des histoires rocambolesques, un talent dont il en abuse surement un peu trop.
Avec le Cri muet de l’iguane, son dernier roman en date paru en avril dernier chez Albin Michel, j'ai eu enfin l''occasion de revenir à ses écrits qui sur le principe ressemble à ses anciens romans dont Paulette et Roger qui avait connu un beau succès.
Picouly n'a pas son pareil pour construire une saga familiale autour des proches de sa famille, mélangeant fiction et anecdotes réelles avec une vraie habileté et un vrai talent de raconteur d'histoires, de telle sorte qu'on ne peut mélanger le réel du romancé.
Ici l'intrigue part de son grand-père Jean Jules Joseph Picouly né en 1893 à la Martinique, un personnage particulièrement bigger than life, mais dont on va s'apercevoir au fil du livre que la vie qu'il avait vraiment vécu ne ressemble pas vraiment à la réalité. Un noir qui au début du 20ème siècle finit par épouser une blanche, au fin fond des Pyrénées, un personnage parfaitement emblématique, auquel l'auteur voulait rendre l'hommage qu'il méritait.
Mais au fur et à mesure des recherches de l'auteur, Daniel Picouly va s'apercevoir que la version de l'histoire familiale telle qu'elle est connue ne correspond pas vraiment à la réalité, pour le réel plaisir du lecteur qui voit non sans une certaine délectation le mythe familial s'effriter.
Voilà un roman barré et enjoué sur cette destinée assez incroyable, un roman assez fidèle à l'image que l'on a de l'auteur, qui mélange habilement petite et grande histoire, épopée flamboyante et moments plus intimes.
Un livre parfois un peu confus, au style un peu particulier qui demande quelques efforts pour entrer dedans , mais qui recèle une vraie poésie et un vraie tendresse pour ces personnages, même ceux qui ne ressemblent pas à ceux qu'on pensait. Bref, un vrai et bon Picouly !!