Magazine Conso
Malgré la verrière et le large espace immaculé, la chaleur prenait le dessus , ce 26 juin 2015 au défilé 22/4. L’attente fait monter les ardeurs, et c’est avec impatience que la foule guettait l’arrivée du premier modèle. Une musique à base de percussion retentit, le silence se fit. La lumière semblait tout à coup moins oppressante.
Garçons et filles aux beautés encore intactes, se succèdent. La candeur de leur visage est vite rompu par le port de costumes et de robes longues, marqueur d’un maturité stylistique, d’une connaissance des classiques.
Dans des teintes allant du beige au bleu nuit, dans des costumes aussi bien masculins que féminins ( merci Yves Saint Laurent, merci Betty Catroux) , tel des frères et soeur jumeaux maudits, avancent des Dorian Grey modernes. Incarnant le dandysme, l’hédonisme et la jeunesse, des pulls aux allures de gilets par balle, sont comme des protecteurs contre le déplaisir.
Les coupes des costumes sont simples et épurés mais marquent une remise en question des traditions. Les vestes ont perdu leur manches ,où se sont rallongées, les pantalons se sont métamorphosés en short et le trench se découpe en deux parties qui se boutonnent.
Les coupes sont faites dans un objectif d’équilibre entre le long et le court : la recherche d’un fil dans cet univers fantastique voir surréaliste. Car c’est bien là une autre des inspirations citées par la créatrice Stéphanie Hahn : Dada ou le sculpteur Hans Arp. Comme une remise en cause de la classique robe noire, ou des costumes d’hommes d’affaires, le coupes et les boucles d’oreilles en perle viennent faire réfléchir sur les fondements du chic bourgeois.
Les perles, les couleurs neutres et les blazers desservent désormais la décadence. Mais une décadence dans les tissus italiens les plus fins.
Bourgeois et Garage n’ont rien d’antagonistes, même sous 30°c.