Les consommateurs prêts à payer pour la culture en ligne

Publié le 02 juillet 2015 par Pnordey @latelier

Loin de subir une crise profonde, les industries créatives européennes semblent bien se porter, surtout grâce à l’apport des consommateurs. Ces derniers seraient prêts à payer plus pour leur film, musique, magazine ou livre.

La volonté du tout-gratuit des internautes serait-elle un mythe ? Le dernier rapport du cabinet de conseil PwC semble le suggérer. Pour mieux envisager les grandes tendances sur les dernières années, les experts du cabinet ont analysé différents chiffres des industries créatives européennes entre 2003 et 2015. L’idée de l’étude réalisée : prendre du recul sur la décennie passée pour mieux comprendre les évolutions à venir des industries culturelles sur le vieux continent.

Les consommateurs payent sans problème

Le premier constat que dresse le rapport peut être surprenant : les consommateurs sont loin d’être réticents à l’idée de payer pour leurs produits culturels. Entre 2003 et 2013, les achats de produits culturels dématérialisés en ligne (magazine sur iPad, e-books, jeu en ligne, etc.) ont connu une augmentation de 160 %. Pour ne prendre qu’un exemple, l’étude cite les inscriptions en ligne au Financial Times. Le nombre d’abonnés numériques a ainsi été multiplié par 4 en cinq ans.

                Les abonnements en ligne au Financial Times : une multiplication par 4 en cinq ans.    

Cette explosion des produits culturels en ligne ne s’explique pas uniquement par le changement d’usages lié au digital. Une étude récente de Nielsen Book montrait que les lecteurs américains étaient prêts à débourser jusqu’à 17 dollars pour un abonnement illimité d’e-books contre les 10 dollars proposés actuellement. La culture du tout-gratuit ne serait donc pas vraiment si répandu qu’on aurait pu le croire.

Un secteur culturel en bonne santé globalement

Mais plus globalement, le rapport de PwC dresse un bilan très positif des dix dernières années dans le monde de la culture européenne. Le chiffre d’affaire global a augmenté de 1,2 %, le temps consacré aux médias a de son côté augmenté de 4 %. Le secteur serait donc en meilleure santé que ce qu’on aurait pu croire.

           Des revenus stables voire en hausse globalement pour le secteur culturel européen, grâce au digital.    

Même la musique semble se porter plutôt mieux qu’espérer. Les revenus des labels et des artistes ont même augmenté légèrement entre 2003 et 2013 : + 0,15 %. Le monde de la culture serait donc peut-être en meilleure santé que l’opinion générale le penserait.