Les auteurs, psychologues, suggèrent que leurs résultats contribuent à expliquer la forte persistance des souvenirs émotionnels forts qui se produisent en cas d’anxiété et le trouble de stress post-traumatique en comparaison des autres souvenirs d’expériences émotionnelles plus anodines qui vont s’effacer au fil du temps. Ainsi, les personnes souffrant d’anxiété ou de trouble de stress post-traumatique restent parfois » hantés » par certains souvenirs traumatiques. Le cortisol, l’hormone du stress renforce la consolidation de ces souvenirs durant les heures qui suivent une expérience stressante et améliore aussi le processus de récupération de la mémoire.
C’est une expérience menée sur 3 jours consécutifs qui permet d’aboutir à ces conclusions. Les sujets étaient invités le premier jour à apprendre une association entre des formes géométriques spécifiques et un choc électrique désagréable. Le deuxième jour, une partie des participants a reçu une pilule de cortisol, l’autre un placebo. Puis les sujets ont revu l’une des formes géométriques associées à la décharge électrique. Le troisième jour, leur mémoire des formes géométriques a été testée. Les participants qui avaient pris le cortisol se rappelaient particulièrement bin –et mieux que les autres- la forme associée à la décharge. Leur conductance de la peau, une mesure établie du stress s’avère alors plus élevée.
L’hormone de stress améliore donc le processus de mémorisation et de rappel. C’est pourquoi personne ayant vécu sous stress un événement terrifiant verra le souvenir de cet événement reconsolidé après chaque rappel de mémoire.
Source: Neuropsychopharmacology 10 June 2015 DOI: 10.1038/npp.2015.160 Effects of cortisol on reconsolidation of reactivated fear memories