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Quelques conditions préalables à un dialogue méditerranéen

Publié le 04 juin 2008 par Danielriot - Www.relatio-Europe.com

Quelques conditions préalables à un dialogue méditerranéen

par Predrag Matvejevic

Le « Projet Sarkozy » d'Union pour la Méditerranée va-t-il mieux réussir   que le processus de Barcelone et l'Euromed, créer un vrai dialogue euro-méditerranéen, engendrer ou ressusciter ce foyer culturel qu'a été et que devrait être  la Méditerranée ? Vieux rêve....

Paul Valéry en parlait beaucoup   dans son « Regard sur le Monde actuel » qui demeure un vrai manuel de geopolitique. Braudel a écrit des textes qui restent riches d'enseignement. Nous publions aujourd'hui en « Eaux Fortes » des réflexions de Pedrag Matvejevic.

« La Méditerranée et L'Europe », « Le Bréviaire méditerranéen », « L'Autre Venise »... Cet écrivain fier d'être « ethniquement impur », ce professeur à la Sorbonne et à la Sapienza, cet   expert en littératures slaves, ce « grand écouteur » des « voix des dissidents », ce Résistant aux nationalismes, aux esprits guerriers et aux totalitarismes, est l'auteur d'une bonne dizaine d'ouvrages qui lui ont valu les plus grandes distinctions littéraires d'Europe.

Chronique à deux voix, par Sandrine Kauffer et Daniel Riot

Comme l'an dernier, François Wolffermann de la Librairie Kléber de Strasbourg a fait appel à des amoureux des livres  « le Livre de ma vie » », un catalogue hors normes...et hors mode (qui sera présenté la 19 juin prochain) . Sollicités, Sandrine Kauffer et moi-même avons présenté une « chronique à deux voix »  sur l'un des esprits européens les plus brillants, Pedrag Matvejevitch, que j'ai eu le privilège de rencontrer à plusieurs reprises, à Strasbourg, à Cognac, à Saint-Malo et ailleurs.

 Son art de la conversation est à l'image de ses ouvrages. De la hauteur, de la simplicité, de la pertinence et, surtout, de l'esprit. Cet « Européen » personnifie, incarne, ces métissages d'Europe qui engendre « l'Esprit d'Europe » : mère croate, père mi-ukrainien mi-russe, naissance à Mostar, croissance « entre exil et asile », vie entre Paris et Rome, Venise et ces mondes méditerranéens qu'il visité  (ausculté)  dans leurs moindres recoins avec le savoir de l'historien, l'œil du géographe, l'oreille du linguiste, les lunettes du sociologue et l'âme du poète. DR

Géopoésie de la Méditerranée

Sandrine KAUFFER : Deux livres du même auteur sur le même sujet... Un recueil de Cours au collège de France et un livre liturgique ! Charmantes attentions pour des lectures de vacances... La Méditerranée, elle me fait rêver différemment...

Daniel RIOT : Pas de méprise. « L'Europe et la Méditerranée » est effectivement une réédition très enrichie   d'un texte publié   à partir de cours... magistraux, au sens le plus noble du terme, et « « Le Bréviaire méditerranéen » est un ouvrage de foi. En l'Homme. En la culture. En une vraie « politique   de civilisation » comme dirait Sarkozy en citant Edgar Morin ...

SK Tu t'arrêtes pas de dire que les politiques ne lisent pas assez... C'est en pensant à l'Union pour la Méditerranée que tu me   proposes ces deux livres qui, apparemment, pour toi, sont indissociables ?

DR Absolument. Le 13 juillet, pour le lancement de cette Union pour la Méditerranée,  c'est ¨Predrag Matvejevitch qui devrait être mis à l'honneur Et ce sont ces deux livres qui auraient su servir de « bréviaires » aux concepteurs et aux promoteurs de cette « initiative » Pour avoir une chance de mieux r réussir mieux que toutes les tentatives faites jusqu'alors, cette Union  doit être d'abord culturelle.

SK D'autres l'ont dit depuis longtemps... Comme Paul Valéry dans son « Regard sur le monde actuel » qui était le « livre de ta vie »   l'an dernier. Que peut-on dit de neuf encore sur cette Mer des Mers, cette "mer première" devenue un détroit maritime ou un lac, sur son unité et sa diversité, sur ses réalités et ses mythes, ses légendes et les fantasmes qu'elle inspire, sa soif de paix et ses excès de violences ?

DR Il faut lire et relire ces livres de Predrag, ce   produit de métissages culturels réussis ; Ukraine, Croatie, Bosnie France, Italie, ... Ils sont devenus des références incontournables pour ceux qui veulent comprendre les mondes méditerranéens dans leur complexité et leurs rapports si ambigus avec l'ensemble européen. . Magris, l'homme de Trieste et du fabuleux « Danube » n'est pas avare   de compliments dans sa préface du « Bréviaire » ; « Un livre génial, fulminant, inattendu. ». Un livre qui offre un de ces voyages qu'on ne fait qu'avec le meilleur des éclaireurs, Un voyage dans le temps et l'espace. Dans   ces paysages intérieurs où se cachent les clefs de ce qui rend les mondes méditerranéens aussi fascinants, attachants et ...choquants. Chargés de paradoxes et de contradictions. Habités de mystères... Matvejevitch, qui travaille ses mots et ses phrases en orfèvre, sait marier lyrisme et sobriété, souffle et rigueur, vivacité et profondeur. Cet observateur qui sait voir au-delà du visible est nourri d'une soif de transcendance œcuménique qui le pousse à aller en permanence au-delà des faits et des choses. Il se dit adepte de la « géopoésie ». Un art de vivre, de voir, de savoir, de penser et de s'exprimer qui rejoint, par bien des aspects, cette « géophilosophie »  que Philippe Lacoue-Labarthe et Jean-Luc Nancy voulaient développer depuis Strasbourg comme une nouvelle façon de tutoyer l'univers.

Quelques conditions préalables à un dialogue méditerranéen,

par Predrag Matvejevic

L'image qu'offre la Méditerranée est loin d'être rassurante. En effet, sa côte nord présente un certain retard par rapport au nord de l'Europe, sa côte sud par rapport à celle du nord. L'ensemble du bassin a peine à s'arrimer au continent, tant au nord qu'au sud. Peut-on d'ailleurs considérer cette mer comme un véritable ensemble sans tenir compte des fractures qui la divisent, des conflits qui la déchirent: Palestine, Liban, Chypre, Maghreb, Balkans, ex-Yougoslavie? La Méditerranée semble vouée elle aussi, au destin d'un monde ex.

LlUnion européenne s' est accomplie accomplit sans références à elle: c'est une Europe coupée du "berceau de l'Europe". Comme si une personne pouvait se former privée de son enfance ou de son adolescence. Les explications que l'on donne, banales ou répétitives, parviennent rarement à convaincre ceux auxquels elles sont adressées. Les grilles du nord à travers lesquelles on observe le présent ou l'avenir méditerranéen concordent mal avec celles du sud. La côte septentrionale de la mer Intérieure a une autre perception et une conscience différente de celle de la côte qui lui fait face. Les rives méditerranéennes n'ont en commun de nos jours que leur insatisfaction. La mer elle-même ressemble de plus en plus à une frontière s'étendant du Levant au Ponant, séparant l'Europe de l'Afrique et de l'Asie Mineure.

Les décisions concernant le sort de la Méditerranée sont si souvent prises en dehors d'elle, ou bien sans elle : cela engendre tantôt des frustrations, tantôt des fantasmes. Les jubilations devant le spectacle de la mer méditerranéenne se font rares ou retenues. Les nostalgies s'expriment à travers les arts et les lettres. Les fragmentations l'emportent sur les convergences. Un pessimisme historique s'annonce depuis longtemps à l'horizon.

Quoi qu'il en soit, les consciences méditerranéennes s'alarment et, de temps à autre, s'organisent. Leurs exigences ont suscité, au cours des dernières décennies, plusieurs plans ou programmes: les Chartes d'Athènes et de Marseille, les Conventions de Barcelone et de Gênes, le Plan de l'Action pour la Méditerranée (PAM) et le "Plan Bleu" de Sophia-Antipolis projetant l'avenir de la Méditerranée "à l'horizon de l'an 2025" les déclarations de Naples, Malte Tunis, Split, Palma de Majorque, entre autres. Ces efforts, louables et généreux dans leurs intentions, stimulés ou soutenus par certaines commissions gouvernementales ou institutions internationales, n'ont abouti qu'à des résultats forts limités. Ce genre de discours prospectifs est en train de perdre toute crédibilité. Les Etats qui ont façade sur mer ne possèdent que des rudiments de politique maritime. Ils arrivent rarement à concilier quelques prises de position particulières tenant lieu de politique commune.

La Méditerranée se présente comme un état de choses, elle n'arrive pas à devenir un projet. Sa côte sud reste réservée envers les politiques méditerranéennes après son expérience du colonialisme. Les deux rives ont bien plus d'importance sur les cartes qu'emploient les stratèges que sur celles que déplient les économistes.

Tout a été dit sur cette "mer première" devenue un détroit maritime, sur son unité et sa division, son homogénéité et sa disparité. Nous savons depuis longtemps qu'elle n'est ni "une réalité en soi" ni une "constante": l'ensemble méditerranéen est composé de plusieurs sous-ensembles qui défient ou réfutent les idées unificatrices. Des conceptions historiques ou politiques se substituent aux conceptions sociales ou culturelles sans parvenir à coïncider ou à s'harmoniser. Les catégories de civilisation ou les matrices d'évolution au nord et au sud ne se laissent pas réduire à des dénominateurs communs. Les approches tentées depuis la côte et celles venant de l'arrière-pays s'excluent ou s'opposent les unes aux autres.

Percevoir la Méditerranée à partir de son seul passé reste une habitude tenace, tant sur le littoral que dans l'arrière-pays. "La patrie des mythes" a souffert des mythologies qu'elle a elle-même engendrée ou que d'autres ont nourries. Cet espace riche d'histoire a été victime de toutes sortes d'historicismes. La tendance à confondre la représentation de la réalité avec cette réalité même se perpétue: l'image de la Méditerranée et la Méditerranée elle-même ne s'identifient point. Une identité de l'être, en s'amplifiant, éclipse ou repousse une identité du faire, mal définie. La rétrospective continue à l'emporter sur la prospective. Ainsi la pensée elle-même reste la prisonnière des stéréotypes.

La Méditerranée a affronté la modernité avec du retard. Elle n'a pas connu la laïcité sur tous ses bords. Pour procéder à un examen critique de ces faits, il faut au préalable se délester d'un ballast encombrant. Chacune des côtes connaît ses propres contradictions, qui ne cessent de se refléter sur le reste du bassin ou sur d'autres espaces, parfois lointains. La réalisation d'une connivence au sein des territoires multi-ethniques ou pluri-nationaux, là où se croisent et s'entremêlent des cultures variées et des religions diverses, connaît sous nos yeux un cruel échec. Est-ce un hasard si précisément dans des carrefours tels que le Liban ou la Bosnie-Herzégovine, des guerres implacables persistent ? Mais je dois m'arrêter ici, non sans une pénible perplexité.

J'ai reçu d'Ivo Andric, peu de temps après l'attribution de son prix Nobel, l'un de ses romans traduit en italien, avec une dédicace écrite dans la même langue, contenant une citation de Léonard de Vinci: Da Oriente a Occidente in ogni punto è divisione. Cette idée m'a surpris : quand et comment le peintre a-t-il pu faire une observation ou une expérience pareilles ? Je ne le sais pas encore. J'ai souvent pensé à cette brève maxime lors de mes périples méditerranéens, en écrivant mon Bréviaire. J

'ai pu me rendre compte, plus tard, à quel point elle s'applique au destin de l'ex-Yougoslavie et aux passions qui l'ont déchirée. Je l'évoque ici une fois de plus: frontière entre Orient et Occident, ligne de partage entre les anciens empires, espace du schisme chrétien, faille entre la catholicité latine et l'orthodoxie byzantine, lieu de conflit entre chrétienté et islam. Premier pays du Tiers-Monde en Europe ou encore premier pays européen dans le Tiers-Monde, il est difficile de trancher.

'autres fractures s'y joignent: vestiges des empires supranationaux, habsbourgeois et ottoman, restes des nouveaux Etats découpés au gré des accords internationaux et des programmes nationaux, héritage de deux guerres mondiales et d'une guerre froide, idées de la nation du XIXe siècle et idéologies du XXe, directions tangents ou transversales Est-Ouest et Nord-Sud, vicissitudes des relations entre les pays développés et ceux en voie de développement. Autant de "divisions" qui s'affrontent sur cette partie de la presqu'île balkanique "entre Occident et Orient", avec une intensité qui rappelle par moments les tragédies antiques.

La Méditerranée connaît bien d'autres conflits, sur la côte même, entre la côte et son arrière-pays.

Sur l'autre rive, le sable du Sahara (ce mot signifie "terre pauvre") avance et envahit d'un siècle à l'autre, kilomètre par kilomètre, les terres environnantes. En maint lieu il ne reste qu'une lisière cultivable, entre mer et désert. Or ce territoire est de plus en plus peuplé. Ses habitants sont, en majeure partie, jeunes, alors que ceux de la côte nord ont vieilli. Les hégémonies méditerranéennes se sont exercées à tour de rôle, les nouveaux Etats succédant aux anciens. Les tensions qui se créent le long de la côte suscitent les inquiétudes du Sud et du Nord. Si l'arriération fait naître l'indolence, l'abandon y contribue. Une déchirante alternative divise les esprits au Maghreb et au Machrek: moderniser l'islam ou islamiser la modernité. Ces deux démarches ne vont pas de pair : l'une semble exclure ou renier l'autre. Ainsi s'aggravent les relations non seulement entre le monde arabe et la Méditerranée, mais aussi au sein des nations arabes, entre leurs projets unitaires et leurs propensions particularistes. Les fermetures qui s'opèrent dans tout le bassin contredisent une naturelle tendance à l'interdépendance. La culture est elle-même trop déchirée pour fournir une aide quelconque. À un véritable dialogue se substituent de vagues tractations : Nord-Sud, Est-Ouest, la boussole semble être cassée.

La mer Noire, notre voisine, est liée à la Méditerranée et à certains de ses mythes : ancienne mer d'aventure et d'énigme, d'argonautes à la quête de la Toison d'or, Colchide et Tauride, ports escale et relais des routes menant au loin. L'Ukraine reste auprès de cette mer comme une grande vocation maritime. La Russie a dû se tourner vers d'autres mers, au nord. Elle cherche de nos jours des issues ou des corridors sur le pont Euxin et la mer Intérieure. La mer Noire est devenue un golfe dans un golfe. Sur ses rives se profilent des failles qui marquent, à l'Est, un monde dit "ex".

Appelée naguère "golfe de Venise" et fière de porter ce nom glorieux, l'Adriatique est réduite à un bras de mer. Ses ports sont de moins en moins prospères, l'eau en est altérée, les poissons eux-mêmes s'y font rares. Arrêtons notre périple dans l'ex-golfe de la Sérénissime où l'histoire semble avoir jeté son ancre.

À quoi sert de répéter, avec résignation ou exaspération, les atteintes que continue à subir notre mer ? Rien ne nous autorise toutefois à les passer sous silence: dégradation de l'environnement, pollutions, sordides, entreprises sauvages, mouvements démographiques mal maîtrisés, corruption au sens propre et au sens figuré, manque d'ordre et défaut de discipline, localismes, régionalismes, bien d'autres "-ismes" encore. La Méditerranée n'est cependant pas seule responsable d'un tel état de chose. Ses meilleures traditions - celles qui associaient l'art et l'art de vivre - s'y sont opposées en vain. Les notions de solidarité et d'échange, de cohésion et de "partenariat" (ce dernier néologisme est assez révélateur), doivent être soumises à un examen critique. La seule crainte d'une immigration venant de la côte sud ne suffit pas pour déterminer une politique raisonnée.

La Méditerranée existe-t-elle autrement que dans notre imaginaire ? se demande-t-on au Sud comme au Nord, au Ponant comme au Levant. Et pourtant il existe des modes d'être et des manières de vivre communs ou rapprochés, en dépit des scissions et des conflits qu'éprouve et subit cette partie du monde. Certains considèrent, au commencement et à la fin de l'histoire, les rives elles-même, d'autres se contentent d'envisager les seules façades. Il y a là parfois non seulement deux visions ou deux approches différentes, mais aussi deux sensibilités ou deux vocabulaires divers. La fracture qui en procède est plus profonde qu'elle ne semble être de prime abord: elle entraîne d'autres fractures, rhétoriques, stylistiques, imaginaires; elle engendre des alternatives, qui se nourrissent du mythe ou de la réalité, de la misère ou d'une certaine fierté.

Bien des définitions, dans ce contexte, sont sujettes à caution. Il n'existe pas qu'une culture méditerranéenne : il y en a plusieurs au sein d'une Méditerranée unique. Elles sont caractérisées par des traits à la fois semblables et différents, rarement unis et jamais identiques. Leurs similitudes sont dues à la proximité d'une mer commune et à la rencontre, sur ses bords, de nations et de formes d'expression voisines. Leurs différences sont marquées par des faits d'origine et d'histoire, de croyances et de coutumes, parfois irréconciliables. Ni les similitudes ni les différences n'y sont absolues ou constantes. Ce sont tantôt les premières, tantôt les dernières qui l'emportent.

Le reste est mythologie.

Elaborer une culture inter-méditerranéenne alternative, la mise en œuvre d'un tel projet ne semble pas imminente. Partager une vision différenciée est plus modeste, sans être toujours facile à réaliser. Les vieux cordages submergés, que la poésie se propose de retrouver et de relier, ont été, aussi bien dans les ports qu'au large, souvent rompus ou arrachés par l'intolérance ou la simple ignorance.

Ce vaste amphithéâtre a vu jouer longtemps le même répertoire, au point que les gestes de ses acteurs sont connus ou prévisibles. Son génie a pourtant su, d'une étape à l'autre, réaffirmer sa créativité, renouveler sa fabulation à nulle autre pareille. Il faut donc repenser les notions périmées de périphérie et de centre, les anciens rapports de distance et de proximité, les significations des coupures et des enclaves, les relations des symétries face aux asymétries. Il ne suffit plus de les considérer uniquement sur une échelle de proportions ou sous un aspect dimensionne : ils peuvent s'exprimer également en termes de valeurs. Certains concepts euclidiens de la géométrie demandent à être redéfinis. Les formes de rhétorique et de narration, de politique et de dialectique, inventions de l'esprit méditerranéen, ont trop longtemps servi et semblent parfois usées. Je ne sais si de telles invocations peuvent aider à ne pas se laisser dominer par ce pessimisme historique que j'ai indiqué au début de ce périple, et qui ressemble, par moments, à l'angoisse retenue des navigateurs du passé se dirigeant vers des rivages.

Pourra-t-on arrêter ou empêcher de nouvelles "divisions", en chaque point, "de l'Orient à l'Occident" ? Ce sont des questions qui restent sans réponses.

Predrag Matvejevic




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