Scream // Saison 1. Episode 1. Pilot.
Scream l’annonce dans son pilote, « You can’t do slasher movies as a TV series » tout simplement car un slasher est construit sur la façon dont les meurtres s’enchaînent une fois que le premier est lancé. Scream est donc un pari risqué, mais le scénario parle du fait que dans une série il faudrait étirer les choses sur plusieurs épisodes et donc faire du remplissage. C’est clairement ce que fait Scream a en s’assumant de la sorte, gagne toute mon attention. Alors que l’idée d’un Scream 5 au cinéma vient d’être totalement balayée par les producteurs (à mon grand damne), la série se permet tout de suite de faire des références aux slashers (Massacre à la Tronçonneuse, Halloween, etc.) mais également aux séries appartenant au genre horrifique (American Horror Story, Bates Motel, Hannibal). Le scénario de Jay Beattie (Matador, Revenge) et Day Dworkin (Matador, Revenge) est truffé de bonnes idées qui se permettent aussi de critiquer les adolescents d’aujourd’hui. En effet, la place des réseaux sociaux dans la vie de chacun ou encore cette vidéo Youtube (qui ressemble au point de départ du film d’horreur Unfriended, que je conseille sans être un film à voir absolument pour autant). Ma fascination pour les slashers date de ma plus tendre adolescence. Mon premier choc a été Scream, premier du nom et je pense qu’avec cette série télévisée, la boucle est bouclée.
Un tueur masqué déguisé en fantôme sème la terreur autour de lui.
Si Scream la série tente de copier de façon fidèle les films tout en restant très actuels par rapport aux adolescents d’aujourd’hui, ce qui manque là dedans c’est bien Kevin Williamson. Ce dernier, scénariste star de la franchise cinématographique, avait apporté sa patte, sa compréhension de l’adolescence que l’on avait même retrouvé dans le quatrième volet cinématographique de la franchise. Afin de mettre en scène ce premier épisode, MTV a fait appel à quelqu’un en interne, John Travis, connu pour avoir mis en boîte des épisodes de Finding Carter et Faking It. Dommage, il n’a pas mis en scène de films d’horreur. Il aurait été intéressant de faire appel à un réalisateur qui a déjà mis en scène un film d’horreur, même un navet, car cela aurait eu un peu plus de gueule. Pourtant, la première scène, que l’on voit presque en intégralité dans la bande annonce, est plutôt bonne. Il y a une atmosphère qui se dégage de cette scène qui s’éloigne de ce que MTV peut faire en termes de séries pour adolescent(e)s. Sauf que le résultat est par la suite assez décevant, la faute à un grin souvent trop pâle et pas suffisamment glossy. J’aurais adoré que le visuel ressemble un peu plus à du papier glacé qu’à quelque chose d’aussi terne mais bon, on ne peut pas tout demander à Scream.
Si la mise en scène est donc une véritable déception (même la scène dans le lac n’a pas de grand intérêt de ce point de vue là), le casting est composé d’inconnus. Si cela aurait pu être gênant, je trouve que c’est un bon pari de la part de MTV. Il n’aurait pas été nécessaire de faire venir des anciennes actrices de la franchise ciné, de plus cela n’aurait pas supporté la comparaison. Ce que j’attendais avec impatience c’était de découvrir le masque du tueur. Le masque des films Scream est tellement emblématique qu’il a même été repris lors de meurtres terrifiants dans la vie. Le masque est ici particulièrement laid. Je me demande comment on peut faire un truc aussi moche que ça, à mi chemin entre le masque de porcelaine de Meurtres à la St Valentin et la peinture le recouvrant qui aurait bavé de partout. Pas ce dont je rêvais non plus. Finalement, si Scream est sympathique ce n’est pas pour son aspect visuel mais plutôt pour ce qu’elle tente de raconter d’un point de vue beaucoup plus scénaristique. Le scénario est truffé d’idées, aussi bien dans la critique que dans la référence. La scène de cours où tout le monde se met à parler de slashers était excellente. Dommage que le visuel vienne gâcher la fête car j’étais vraiment parti pour adorer cette série.
Par ailleurs, je ne peux pas parler de Scream la série sans parler de cette scène assez drôle (qui rappelle aussi que la franchise ciné était drôle elle aussi par moment) où notre première victime tente d’appeler les urgences avec son iPhone sauf que le pauvre a la vitre trempé et qu’il est impossible d’appeler qui que ce soit. Puis, dès qu’elle tente Siri, Siri appelle quelqu’un d’autre, ce qui arrive forcément à tout le monde. J’ai trouvé cette scène assez drôle et symbolique de la technologie d’aujourd’hui.
« Call 911 »
« Calling Pottery Barn »
Scream, cette ode aux slashers que l’on avait pu découvrir au cinéma, tente ici son incursion dans le monde des séries et ce n’est peut-être pas aussi intéressant que je m’y attendais.
Note : 5/10. En bref, le visuel est aussi important que le scénario avec Scream et là… la série ne parvient à réussir que l’un des deux.