Not Safe for Work // Saison 1. Episode 1. Pilot.
Après la fin de la première saison de No Offence, Channel 4 a décide de lancer sa toute nouvelle dramédie Not Safe for Work créée par D.C. Moore, un jeune inconnu au bataillon de la création. Cependant, ce premier épisode était tout de même assez étrange alors que cette série cherche en plus à nous dire qu’il y a une lumière au bout du tunnel. Avec un tel nom de série, je m’attendais à une série subversive, capable de se moquer de tout et surtout de l’univers qu’elle tente de dépeindre. J’ai par exemple adoré le personnage de Danny tout au long de cet épisode. C’est celui qui nous procure le plus de rire et pas seulement quand il se décide, complètement drogué, à vider sa vessie dans la boîte aux lettres de son entreprise. Sacha Dhawan est vraiment excellent dans ce registre comique. Not Safe for Work veut aussi nous raconter quelque chose et notamment le fait que tous les gens ont du mal à garder l’horizon en ligne de mire. La série cherche à montrer ce qui se cache derrière chacun de ces personnages alors qu’au bureau ils tentent de garder les apparences : Katherine qui cache qu’elle est complètement brisée au fond d’elle-même, Jenny qui n’a de cesse de sourire comme un mauvais tic, Ashton, Danny et j’en passe.
Les aventures de Katherine, une fonctionnaire qui, pour son travail, est forcée de quitter Londres pour emménager à Northampton. Là-bas, elle va devoir composer avec une nouvelle équipe assez dysfonctionnelle et avec les coupes budgétaires qui ne facilitent pas le quotidien au bureau.
Je crois que Not Safe for Work cherche à nous raconter l’histoire d’une femme qui se rend compte que sa vie est terminée avant même qu’elle n’ait commencé. C’est assez étonnant mais j’ai clairement envie de voir comment cela peut évoluer. Graphiquement parlant, la série a voulu ajouter des idées originales et modernes (notamment dans les transitions) ce qui aurait pu avoir un effet supplémentaire mais ce que j’aime dans cette série c’est plutôt son côté assez simple au milieu de la comédie noire que cela peut être. Katherine avait une vie puis d’un coup elle est chamboulée alors qu’elle est mutée sans l’avoir demandé. Elle tente de se remettre de son récent divorce et se retrouve en plus plongée au milieu de l’un des endroits les plus mornes du pays. En somme, elle a perdu quelque chose et c’est ce que compte démontrer cet épisode. Danny est le parfait personnage pour contraster avec Katherine alors qu’il incarne le rôle de son nouveau patron, qui ne semble même pas savoir ce quilles font à l’Immigration Pathway. Bien sûr, Not Safe for Work n’est pas vraiment ce que l’on peut attendre de la part de la jeunesse future au boulot mais l’accent n’est pas forcément mis que là dessus non plus.
L’avantage de Not Safe for Work est qu’il s’agit d’une série soignée d’un point de vue de l’écriture, de la mise en scène et du choix du casting. Il y a cependant encore des choses à développer de façon un peu plus fortes pour que l’on comprenne réellement l’enjeu qu’il y a derrière et où est-ce que Not Safe for Work peut vraiment aller. Car le problème que relève la série ce n’est pas que la vie misérable de Katherine, mais également le fait que jusqu’au bout les choses vont aller de mal en pis pour elle, même quand elle pense avoir un peu de bonheur. La scène finale de l’épisode est l’une des plus drôles mais aussi l’une des plus dramatiques. Dans cette scène, Katherine découvre l’appartement dans lequel elle va résider jusqu’à ce qu’elle trouve quelque chose d’un peu plus confortable. Si jusque là tout est bien et que l’appartement est plutôt confortable, elle va se retrouver sans l’avoir demandé avec deux colocataires qui ne sont pas forcément celles qu’elle aurait choisi au départ. Finalement, Not Safe for Work est une comédie dramatique qui tente de dresser un portrait de la réalité d’aujourd’hui, d’un point de vue professionnel mais aussi d’un point de vue personnel. On mixe le divorce avec les patrons qui ne font rien. Pas mal.
Note : 6/10. En bref, pas mal, je demande à voir plus.