Une pièce écrite par Loïse de Jadaut, Georges Beller, Benjamin IselMise en scène de Georges beller assisté de Loaï RahmanDécor d’Olivier ProstCostumes de Christine ChauveyMusique de Raphaël SanchezAvec Georges Beller (Pierre), Séverine Ferrer (Charlotte), Stéphane Russel (Gilles), Michèle Kern (Valérie), Loïse de Jadaut (Jeanne), Benjamin Isel (Louis)
Présentation : Charlotte, apprentie actrice de son état, rêve de percer à Hollywood et compte sur la pièce « 100% Dracula » dont c’est la générale ce lundi pour lancer cette carrière internationale en attendant le rôle de sa vie comme le lui a promis Pierre, son amant, qui se fait passer pour un grand producteur de cinéma. Mais Gilles, l’auteur et metteur en scène de cette pièce, vient leur annoncer en plein rendez-vous galant une nouvelle qui risque de mettre ce beau projet en péril… A leur grand désespoir et enfer et contre tout, ils vont tout faire pour la jouer coûte que coûte !L’arrivée de la femme de Pierre n’en fera que compliquer un peu plus la tâche…
Mon avis : L’enfer est, dit-on, pavé de bonnes intentions. Nul doute que les trois auteurs de cette comédie étaient armés des meilleures intentions en l’écrivant. L’idée d’une pièce dont la première représentation est imminente et qui se met à jouer à l’arlésienne suite à des empêchements de dernière minute était tout à fait exploitable.La musique du générique, le décor avec un cercueil planté au beau milieu et dix premières minutes plutôt enlevées nous mettaient en effet sur de bons rails. Grâce surtout à la belle énergie déployée par Séverine Ferrer espiègle et sensuelle « en diable ». Dès le début, elle investit son personnage, tant physiquement que moralement, et elle s’y maintiendra jusqu’à la fin avec une belle constance et beaucoup de talent…Personnellement, j’ai rapidement été gêné par le jeu de Georges Beller. Le sur-jeu devrais-je dire. Pourquoi s’est-il ingénié de faire de son personnage un être balourd aussi peu crédible ? En plus, il adopte une voix dont les intonations sont à mi-chemin entre celles d’un Michel Serrault et d’un Galabru. Résultat, ça sonne faux. Enfin, ses mimiques outrées et sa gestuelle (particulièrement lorsqu’il imite Dracula) s’apparentent beaucoup plus à du cinéma muet qu’à du théâtre moderne.
J’avoue : je n’ai pas ri, ni même souri durant la pièce. Pourtant, autour de moi, j’entendais ça et là fuser un éclat, un gloussement. Preuve que ce type de spectacle peut trouver son public. En dépit de mon respect et de ma grande indulgence pour tout travail artistique, je suis sans doute trop exigeant en matière d’humour. Nous sommes en 2015, que diable !Mais, quand même, les ficelles sont bien grosses et les rebondissements trop alambiqués et on souffre de quelques longueurs et redondances…
Voici donc ce que j’ai retenu de positif pour vous inciter éventuellement à aller faire un tour au Déjazet.D’abord, il y a la performance de Séverine Ferrer. Elle tient toute la pièce sur ses charmantes épaules. Elle joue juste, se dépense sans compter et nous fait réellement croire en son personnage. Avis aux producteurs, cette jeune femme a une sacrée présence…
Ensuite, à un degré moindre, j’ai trouvé la prestation de Stéphane Russel tout à fait honnête, de même d’ailleurs que Michèle Kern, en nunuche évaporée, réussit à tirer son épingle du jeu.