Magazine Culture

Simon hantaï

Publié le 01 juillet 2015 par Aelezig

z11

Simon Hantaï, né Simon Handl le 7 décembre 1922 à Bia (aujourd'hui Biatorbágy) en Hongrie et mort le 12 septembre 2008 à Paris, est un peintre français d'origine hongroise. L’œuvre de Simon Hantaï étonne par les multiples chemins artistiques (surréaliste, gestuelle, all-over, d'écriture, par pliage…). Le nombre de peintures résolument singulières, inédites dans l'histoire de la peinture occidentale du XXe siècle fascinent tout autant par le silence qui l'a suivie : en 1982, Hantaï, au faîte de la reconnaissance, se retire de la scène artistique pendant de longues années.

Simon Hantaï, est le deuxième de trois enfants d'une famille d'origine souabe, de confession catholique et de langue allemande. Il n'apprend le hongrois qu'à l'école. Il change de patronyme en 1938, son père ayant préféré utiliser le patronyme Hantaï, à consonance plus hongroise, en réaction à la politique allemande. Destiné à des études d'ingénieur, Hantaï s'inscrit contre toute attente à l'École des Beaux-Arts de Budapest. La guerre est l'occasion de prises de positions politique (soutien des Russes contre les Allemands) et artistique : Hantaï est arrêté par les Croix fléchées pour une harangue anti-allemande qu'il tient à l'École des Beaux-Arts (15 mars 1944), et peut s'échapper.

1001

Ses œuvres hongroises sont figuratives, porteuses d’influences diverses, principalement de Henri Matisse et des peintres nabis. L'accent n'est guère mis sur les personnages de peu de volume, mais davantage sur les fonds travaillés où l'on trouve déjà : giclées, coulures, brossés à grands traits, etc.

En 1948, avec son épouse Zsuzsa Biro, jeune peintre rencontrée aux Beaux-Arts de Budapest, il projette de séjourner à Paris, grâce à une bourse promise dans leur pays. Dans l'attente d'un visa français qui tarde à leur parvenir, le couple décide de partir pour Rome et parcourt l’Italie. Ils rejoignent Paris à l'automne, où ils apprennent que leur bourse leur est finalement refusée et qu’ils doivent rentrer en Hongrie. C’est alors qu’ils prennent la décision de rester en France.

Hantaï y découvre le Louvre, le Musée de l'Homme, parcourt les galeries, les expositions, et fait de très nombreuses découvertes : notamment les papiers découpés de Matisse, Max ErnstJean Dubuffet, Picasso, etc. Hantaï expérimente alors en tous sens, sur tout type de support, différentes techniques : collage, frottage, grattage à l’aide de lames de rasoir, coulures et même pliage. En 1950, à la suite de sa rencontre avec la peintre Joan Mitchell, il est invité à participer à une exposition collective à la Galerie Huit, au milieu de peintres américains (Jules Olitski, Sam Francis…) : c'est sa première exposition parisienne.

Le 7 décembre 1952, Hantaï dépose un petit tableau-objet non signé devant la porte d’André Breton. En passant devant la devanture de la galerie L’Étoile Scellée Hantaï y découvre peu après que son œuvre y est exposée et se fait connaître à Breton. Celui-ci lui propose sa première exposition personnelle, qui aura lieu en janvier-février 1953. Hantaï illustre le premier numéro de la toute nouvelle revue surréaliste Médium. Cependant, adoptant une attitude critique envers le groupe, il écrit avec Jean Schuster l'essai Une démolition au platane (septembre 1954). Son importance théorique est soulignée par sa publication en janvier 1955 dans le numéro 4 de la revue Médium. Le texte vise à provoquer une crise salutaire au sein du groupe - il s'agit ni plus ni moins de sauver la peinture surréaliste engluée dans « la persistance de certains procédés » et dans la croyance « que l'image, qui continue d'être le véhicule poétique par excellence, pouvait, par simple transposition, passer du message verbal au message graphique ». Le texte propose de revenir aux fondamentaux surréalistes : à savoir la définition d'une peinture intérieure, libérée par l'automatisme psychique de la psychologie rationalisante. Devant l'absence de réaction et les profonds désaccords sur les objectifs de toute peinture, Hantaï s'éloigne peu à peu du groupe.

1003

Hantaï peaufine une nouvelle méthode de peindre : il peint d'abord l'ensemble de la surface avec des couleurs vives, puis la recouvre d'une couche grasse foncée allant du brun au noir, qu'il va ensuite travailler dans le frais, la raclant en de grands gestes amples à l'aide de divers ustensiles (rasoir, pièce détachée d'un réveille-matin…), raclures qui prennent la couleur de la couche colorée. Le résultat est tout à la fois un « all-over » à la Pollock, une peinture négative (le trait est obtenu par enlèvement de matière) et une peinture gestuelle puissante, d'autant plus comparable à celle de Georges Mathieu (découvert en 1954) que les formats sont très grands.

L'influence de Pollock et Mathieu se manifeste pleinement lors de sa deuxième exposition particulière Sexe-Prime. Hommage à Jean-Pierre Brisset et autres peintures de Simon Hantaï (11 mai-9 juin 1956). Hantaï conçoit le carton d'invitation qui contient un long texte-manifeste, significatif sur sa nouvelle orientation (transe, vitesse, abandon de soi, automatisme, références à Georges Bataille…).

Du 7 au 27 mars 1957, Mathieu et Hantaï organisent Les Cérémonies commémoratives de la deuxième condamnation de Siger de Brabant, une suite de quatre manifestations/performances (prenant pour prétexte la condamnation par l'Église de Siger de Brabant, adversaire de Thomas d'Aquin, le 7 mars 1277). Hantaï, qui participe en réalité très peu au projet - se brouillant rapidement et définitivement avec Mathieu, veut poser la question de la religion - l'«ultime tabou» surréaliste selon lui. Le groupe surréaliste réagit effectivement en publiant le tract Coup de semonce (25 mars 1957) : « Le surréalisme ne laissera pas un cléricalisme fasciste se développer sur le plan théorique, à l'abri des divagations de quelques peintres en mal de gigantisme verbal. »

Cette période, de complète remise en cause – constituée d’une vingtaine de toiles, bon nombre ayant été détruites – s’articule autour de deux œuvres majeures Peinture 1958-59 dite Écriture Rose et A Galla Placidia.

L’Écriture Rose a été réalisée pendant 365 jours (une année liturgique entière) : chaque matin Hantaï recopiait les textes quotidiens du missel en y ajoutant un ensemble de textes de philosophes et de mystiques principalement. L’œuvre a été réalisée à l’encre de Chine de différentes couleurs (rouge, vert, violet, noir) – selon le temps liturgique, mais elle paraît rose. Cette couleur rose est en quelque sorte une couleur épiphanique, non utilisée par le peintre.

1006

Si le matin était consacré à l’Écriture rose, l’après-midi l’était à A Galla Placidia. Œuvre d’une finesse extrême constituée d’une infinie multitude de petits traits de différentes couleurs, elle offre un « velours » unique, où jouent des nuances subtiles d’ombres et de lumières. Le nom de l’œuvre renvoie aux jeux de couleurs propres aux mosaïques du Mausolée de Galla Placidia, à Ravenne.

Cette période ne se résout pas seulement à ces deux œuvres. Hantaï a essayé simultanément de multiples voies. L'ensemble de ces questionnements allait cependant trouver fin 1959 un aboutissement dans la technique du pliage. La toile pliée, froissée, est peinte, puis dépliée. La couleur, qui s'est déposée de façon discontinue, apparaît en éclats répartis à travers l'espace de la toile et fait jouer sur le même plan les réserves.

En 1966, Hantaï prend la nationalité française. La famille s’installe à Meun, en forêt de Fontainebleau. Hantaï arrête de peindre une année entière.

Il participe en 1967 à l’exposition Dix ans d’art vivant (1955 – 1965) à la Fondation Maeght à Saint-Paul de Vence, dont il est le premier lauréat. Au même moment, une restrospective portant sur l'ensemble des pliages Peintures 1960-67 permet à Hantaï d'exprimer une théorisation de son utilisation du pliage - vécue jusque-là de manière principalement empirique, qui radicalise des expressions comme « le pliage comme méthode », « silences rétiniens » ou encore « peinture à l'aveugle ». Du 21 décembre 1968 au 16 mars 1969, la Fondation Maeght organise une importante exposition personnelle.

En 1973, le Musée d’art et d’industrie de Saint-Étienne expose une grande rétrospective de ses œuvres. Hantaï achève une première commande publique : un mur de 3 × 14 m pour un collège de Trappes (aujourd'hui Collège Youri Gagarine).

En 1976, du 26 mai au 13 septembre, c'est la consécration de l'importante rétrospective Hantaï au Musée national d’art moderne de Paris.

À partir de mai 1976, Hantaï cesse de peindre pendant 3 ans et demi. Peintre célébré, il traverse une crise et s’interroge sur la place de l’art dans la société et sur son propre rôle face à l’économie triomphante du marché de l'art.

1010

Du 21 octobre à la mi novembre 1977 a lieu une nouvelle exposition personnelle à la Galerie Jean Fournier Peintures et ensembles variables 1976-1977. Août 1979 : La famille Hantaï s'installe à Paris, Meun restant leur maison de campagne.

1982 : Hantaï expose à Osaka, à New-York (André Emmerich Gallery).

Du 13 juin au 12 septembre 1982, il représente la France à la Biennale de Venise

Alors au sommet de la reconnaissance, Hantaï annonce renoncer à toute activité publique et se retire. Comme il l’expliquera par la suite, « c’est son enrôlement par l’économie que j’ai quitté et par-dessus tout sa fonction de bouche-trou).

Pendant quinze ans, le retrait de Hantaï est complet : il refuse toute proposition d'exposition, ne s'exprime plus publiquement. Les expositions réalisées pendant cette période (jusqu’en 1997) le seront en dépit de sa volonté et sans sa participation. Il peint encore jusqu’en 1985, et son atelier parisien s’emplit d’une multitude de peintures qui ne seront jamais montrées.

Les interlocuteurs de Hantaï sont alors des philosophes avec lesquels il échange et participe à la rédaction d’ouvrages. Puis Hantaï entreprend un travail réflexif, principalement sur ses œuvres de grands formats des années 1981-82 : il enterre certaines de ses œuvres dans son jardin (il les exhume 10-15 ans plus tard), en détruit d'autres, ou encore les découpe. Le peintre Antonio Semeraro, qui l’accompagne désormais dans ses travaux, photographie quelques unes de ces séances.

Novembre 1997 : Simon Hantaï effectue une importante donation à la Ville de Paris. Elle consiste en 16 œuvres, datées de 1958 à 1991. Cette donation est ensuite présentée en 1998 au Musée d'art moderne de la Ville de Paris.

Du 7 mars au 21 juin 1998, après de longues tergiversations, Hantaï accepte d'exposer à Renn Espace (rue de Lille, à Paris) 22 œuvres de sa propre collection retraçant son parcours de 1962 à 1997.

Enfin, l’ultime exposition de grande ampleur réalisée du vivant de Hantaï a lieu du 8 mai au 8 août 1999 dans un musée qu’il a choisi après sa rencontre avec son conservateur, Erich Franz. C’est au Westfäliches Landesmuseum für Kunst und Kulturgeschichte de Münster qu’est organisée cette rétrospective importante de ses œuvres (de 1960 à 1995).

2003 : Hantaï fait une nouvelle donation importante, cette fois-ci au Centre Pompidou.

Simon Hantaï s'éteint à Paris le 12 septembre 2008 à 85 ans.

Simon et Zsuzsa Hantaï ont eu cinq enfants.

D'après Wikipédia


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Aelezig 127315 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte