Les chercheurs de l’université de Nord-Caroline aux États-Unis ont trouvé un moyen de remplacer les injections pour les diabétiques par des patchs intelligents. Une alternative vers laquelle se tournent de plus en plus de projets.
#NoPricks (plus de piqûres). C’est le mot-clé que tente de diffuser la start-up américaine Prometheon Pharma sur Twitter depuis son lancement en 2011. Lors du dernier Pioneers Festival de Vienne, la jeune entreprise a eu l’occasion de « pitcher » devant une audience conquise par le hashtag. Son idée ? Remplacer les seringues par des patchs indolores pour les doses d’insuline, les vaccins, voire les contraceptifs.
Une idée que semblent poursuivre les chercheurs de l’université de Caroline du Nord. Ces derniers viennent de mettre au point un patch intelligent pour les diabétiques. Le dispositif parvient ainsi à détecter le taux de sucre dans le sang afin d’administrer automatiquement une dose d’insuline si nécessaire. Le projet va ainsi plus loin que les différentes innovations pour l’accompagnement des diabétiques. Le patch offrirait un confort inégalé puisqu’indolore et automatique.
Les diabétiques doivent jusqu’alors effectuer des contrôles sanguins et des injections d’insuline plusieurs fois par jour. « Le système peut même être personnalisé en fonction du poids et de la sensibilité à l’insuline de la personne » explique le professeur de biomédecine Zhen Gu dans le communiqué de son université.
Le patch offrirait ainsi une alternative aux seringues qui apparaissent de moins en moins populaires. « Les injections par les seringues n’ont pas évolué depuis 1853 », se lamentait Devon Grimmé directeur du développement de Prometheon Pharma lors du dernier Pioneers Festival. « Elles sont devenues inefficaces et dangereuses ». Car la start-up est partie d’un simple constat : les seringues doivent être stérilisées, entreposées dans des réfrigérateurs, et délivrées par un personnel médical formé qui soit en mesure de savoir exactement où piquer. Le patch demanderait beaucoup moins d’équipements et pourrait donc être délivré plus aisément dans les pays en voie de développement. De la même façon, des étudiants ont tenté de créer récemment un nouveau type de seringues avec anesthésiant et façonnable par une imprimante 3D.
Reste que, même si la technologie est au point chez Prometheon comme pour les chercheurs américains, le dispositif est encore loin de la commercialisation. L’équipe du professeur Zhen Gu tente de rendre son patch toujours plus « smart » pour le faire durer sur plusieurs jours. De son côté, la start-up Prometheon Pharma doit trouver des fonds et effectuer l’ensemble des tests cliniques en vigueur aux États-Unis. Mais les fondateurs assurent que la production serait facile et rapidement mise en place une fois ces obstacles franchis. La start-up Hoope doit d’ailleurs faire face aux mêmes obstacles avant la commercialisation de son wearable qui remplace les tests sanguins pour les maladies sexuellement transmissibles.