D’abord Jil Sanders puis maintenant la consécration avec Dior, Raf Simons et l’un des créateurs les plus marquants de la décennie. En 1995 , alors âgé de 27 ans, il lance sa marque de création masculines . A la recherche de modernité, voulant dépasser le minimalisme dans lequel il se sent souvent enfermé, ses collections se complètent d’un regard curieux sur la rue. Inspiratrice, ce que l’on pense comme trivial, ce que l’on ne regarde plus, inspire Raf Simons. Le créateur, c’est ce voyeur, dont l’oeil perçoit encore les détails : les bracelets de tissus, les baskets déchirés et les sacs rafistolés, dont ils font les nouveaux it.
Le trouble adolescent est partout dans les rues. Invisible ou indicibles : esthétique du vide , de l’ennui qui trouvent son expression dans des vêtements aux coupes précises. Sous l’objectif de Willy Vanderperre, la collection automne-hiver 2016 invite à passer dans l’ère adolescente et devenir un orphée , les cheveux en bataille, rompant avec un visage frêle et fragile.
Le spleen adolescent dit dans la rigueur artistique propre à Raf Simon, imprègne les images de cette campagne. Photographier l’adolescence masculine est l’une de ces passion : que se soit dans les rues de Bruxelles ou de Paris, il immortalise des visages mystérieux qui trahissent mal-être, et amours déchus, et animent l’imaginaire mentale.
Toujours au plus près de l’actualité de l’art, Raf Simons lui rend hommage. Il réinterprète la classique blouse, uniforme scolaire imposé. Plus qu’une protection pour les vêtements, elle s’imprime des couleurs, mouvements et geste de l’artiste en pleine création. La caractère imposé du vêtement est parti. Soufflé par la légèreté adolescente, qui par son inventivité recherche sans cesse des biais pour redonner de la joie aux choses les plus simples. Que ce soit au travers de graffitis, de paillettes, la jeunesse s’approprie les éléments du quotidien ,les ré-enchante, les rend unique. Les blouses de la campagne sont pleine de typographies adolescente,qui ne sont pas sans rappeler le générique d’ouverture du mythique Virgin Suicide. Le film de Sofia Coppola fête ses 15 ans.
Désobéissance dans des coupes impeccable, Raf Simons donne envie de se perdre dans nos tourments adolescents, de retrouver ce détachement du quotidien.