On y était quand même préparé lorsqu'on rentrait à la séance presse de 8h30 de Mad Max : Fury Road de Georges Miller : près de quarante ans après la bombe du premier opus, Georges Miller revient plus fort que jamais avec ses détonations de bruits et ses scènes d'action époustouflantes. Il faut dire que le film ne s'arrête pas une seconde. Dès la scène d'ouverture, le réalisateur présente son nouveau Max, incarné cette fois-ci par Tom Hardy, déjà en proie à des démons blancs, tout droit venus de l'enfer.Alors qu'il s'était juré de rester seul, le héros va se retrouver embarqué dans une mission pour sauver le convoi dirigé par l'Imperator Furiosa, la sublime Charlize Theron, traqué par le chef de la citadelle, Immortan Joe (Hugh Keays-Byrne), et transportant quelque chose de très précieux.
La mise en scène est sublime, insérée dans un décor désertique d'une sécheresse absolue. Elle est grandement aidée par des costumes minutieusement travaillés. Le casque de Max, le plexus d'Immortan Joe ou le guitariste fou, voilà de quoi donner des cauchemars aux festivaliers !!
Si on sent que la croisette a été transportée par cet excès de violence, ce phénomène reste cantonné aux (nombreux) fans inconditionnels des premiers films dont on retrouve tous les ingrédients. La touche Charlize Theron a en tous cas su monopoliser les regards, tant dans le film que sur les marches.
La féérie controversée de Tale of TalesAutre décor, autre univers, Tale of Tales de Matteo Garronne nous plonge dans un univers féérique où se côtoient rois, reines, ogres, monstres... C'est un mélange des thématiques Disney quelque peu revisitées. Ici, le roi cherche sa dulcinée, mais il est fornicateur et libertin ! La reine est obsédée par son désir d'enfant, quitte à sacrifier le reste. Enfin, le chef du troisième royaume a l'instinct castrateur et souhaite garder sa fille auprès de lui.
Ce film, construit en réalité autour de trois intrigues bien distinctes, fait directement penser aux cinéma de Guillermo del Toro, membre du jury cette année. Le côté magique, avec des lumières très vives - notamment sur la robe rouge d'une des reines - tranche avec cet aspect caustique. Il n'y a aucune morale dans l'histoire. Chaque personnage est dans une pensée matérialiste et ne pense qu'à son bonheur.
Le casting est de choix puisqu'on retrouve dans cette épopée la belle Salma Hayek et Vincent Cassel. Ce dernier colle parfaitement à son personnage royal, ingrat et décalé. Quelques longueurs empêchent cependant de rentrer complètement dans l'œuvre. On se lasse un peu de cette diversité d'intrigues sans aucune relation entre elles.
Pour autant, l'italien Matteo Garronne signe ici une œuvre aérée et fantastique, loin de ses précédentes propositions comme Reality ou Gomorra.
Bref, les découvertes ne font que commencer... Il reste 9 jours de festival !