>> Références : Stephen King, Ecriture : Mémoire d’un métier, Le Livre de Poche, 2003, 350 p. (voir la fiche sur le site de l’éditeur)
Amatrice de la collection « Chair de Poule » quand j’étais enfant, c’est tout naturellement que je me tournais vers Stephen King à l’adolescence. Je dévorais alors plusieurs de ses livres dont Sac d’os, La Ligne verte, Charlie ou encore Dreamcatcher avant de passer par une phase polars. Ce n’est que très récemment que je me suis replongée dans la lecture des œuvres du King, notamment avec ses « classiques » Carrie, Shining et Misery. Je ne sais pas pour vous, mais ç’a été comme retrouver un vieil ami d’enfance : plusieurs années peuvent s’écouler mais il vous parle comme si vous vous étiez quittés hier.
En cherchant des infos sur sa bibliographie, j’ai alors découvert son livre Ecriture – Mémoires d’un métier dont la version française a été publiée en 2001 chez Le Livre de Poche. Dans cet essai, Stephen King revient sur sa vie et sur les raisons qui l’ont poussé à écrire. Autant vous le dire tout de suite, vous n’y trouverez pas de méthode toute faite pour égaler le maître de l’horreur. En revanche, je ne peux que vous conseiller cette lecture qui s’apparente à un « feel-good book » pour écrivains amateurs ;)
Cet essai est découpé en plusieurs parties. D’abord « CV » qui vous propose de découvrir l’enfance de « Stevie », son attrait pour les récits d’horreur, son adolescence et ses débuts en tant qu’écrivain, aussi bien que sa rencontre avec sa femme Tabitha. Cette entrée en matière est loin d’être superflue et nous renseigne sur ses peurs enfantines (le passage sur le perçage de tympan est douloureux), ses obsessions ou encore les conditions dans lesquelles il a rédigé ses premières œuvres tout en continuant à travailler.
Le ton que King emploi vous donne l’impression qu’il vous raconte ça face à face et sans chichi. Il évoque tout autant les moments importants ou douloureux de sa vie, comme la naissance de ses enfants, son addiction à l’alcool ou le décès de sa mère que la rédaction de ses livres qui, on le comprend, prennent racine dans toutes les expériences de leur auteur.
Dans les deux parties suivantes « Boîte à outils » et « Ecriture », il rentre dans le vif du sujet mais d’une manière très personnelle. Comme je le disais plus haut, Stephen King ne s’est pas risqué à proposer un guide d’écriture exhaustif et c’est ce qui fait la réussite de ce livre (d’autres s’en plaindront pourtant). Il nous donne certes quelques astuces – j’aime beaucoup l’idée de l’histoire vue comme un fossile qu’on déterre, même si je ne la trouve pas totalement juste – mais il les enrobe surtout de ce qu’on pourrait appeler un « coup de pied littéraire au c** » pour ceux qui hésiteraient encore à se lancer (bon, OK, c’est un peu comme cela que je l’ai vécu). Pour ne pas trop m’étendre ici, je vous conseille la lecture de 5 leçons tirées du livre de Stephen King « Ecriture » sur Destination Futur et 12 conseils d’écriture de Stephen King sur Scénario-Buzz.
Enfin, la dernière partie concerne un événement marquant de sa vie qui est arrivé pendant la rédaction de ce livre : son accident de l’été 1999. Comme vous pouvez l’imaginer, King n’est jamais aussi bon que quand il évoque une situation plutôt horrible, avec tout le détachement et l’humour noir dont il est capable. Et là aussi, la proximité et la sympathie de l’auteur américain (ceci explique sans doute cela) ne peuvent que vous encourager à prendre la plume et à vous lancer. Pourquoi se priver ?