Obésité, diabète mais aussi maladie cardiaque et cancer pour ne citer que leurs effets les mieux documentés, les boissons sucrées sont déjà bien reconnues comme pourvoyeuses de morbidité. Cette étude de la Tufts University en évaluant leur impact sur la mortalité lance un signal d’alarme. Les conclusions, publiées dans la revue Circulation laissent en effet estimer, qu’avec le vieillissement de la population, ce fardeau devrait considérablement s’aggraver.
Car l’estimation atteint 184.000 décès d’adultes chaque année dans le monde, liés à la consommation de boissons sucrées, se répartissant comme suit :
· 133.000 décès par diabète
· 45.000 décès par maladie cardiovasculaire
· 6.450 décès par cancer
Pour l’auteur principal, le Dr Dariush Mozaffarian, doyen de l’École Friedman de sciences de la nutrition et de l’Université Tufts, il s’agit d’une priorité sanitaire mondiale. Il faut réduire ou éliminer ce facteur alimentaire majeur de l’alimentation. Car son équipe a estimé, à partir des données de 62 enquêtes alimentaires portant au total sur 611.971 participants de 51 pays, les décès et les incapacités liés au diabète, à la maladie cardiaque et au cancer. Les chercheurs ont pris en compte toutes les boissons gazeuses sucrées, boissons aux fruits, boissons énergétiques, thés glacés, sucrés comportant au moins 50 cal. par canette. Les boissons 100% jus de fruits ont été exclues.
A partir de méta-analyses sur les effets des boissons sucrées, les chercheurs ont pu estimer calculer la contribution directe des boissons sucrées sur l’incidence du diabète, de l’obésité, des maladies cardiovasculaires, des cancers et sur les taux de décès liés.
Jusqu’à plus de 400 décès/million d’adultes : Au-delà de l’estimation des 180.000 décès chaque année, liés à la consommation de ces boissons, l’étude révèle une disparité de l’impact entre les populations avec un taux de décès lié de moins de 1% chez les Japonais plus de 65 ans à plus de 30% chez les jeunes adultes mexicains. Ainsi, le Mexique arrive » en tête » avec un taux de décès attribuables aux boissons sucrées de 405 décès par million d’adultes, soit 24 000 décès au total. Puis les Etats-Unis, avec 125 décès par million d’adultes soit 25.000 décès au total.
Au global, les 3 quarts des décès liés à la consommation de boissons sucrées surviennent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.
Un impact élevé chez les jeunes adultes chez qui l’incidence des maladies chroniques attribuée aux boissons sucrées s’avère bien plus élevée que chez les adultes plus âgés. Ce dernier point est le plus inquiétant bien sûr, car il soulève des préoccupations pour l’avenir. Si ces jeunes continuent à consommer des boissons sucrées en quantité importante, l’impact de cette consommation élevéesera aggravé par les effets du vieillissement.
Des changements alimentaires s’imposent, comme l’augmentation des fruits et légumes. Il n’y a aucun bénéfice pour la santé à consommer des boissons sucrées, concluent les auteurs et s’en passer pourrait permettre d’éviter des dizaines de milliers de décès chaque année.
Source: Circulation June 29, 2015, doi: 10.1161/CIRCULATIONAHA.114.010636 Estimated Global, Regional, and National Disease Burdens Related to Sugar-Sweetened Beverage Consumption in 2010
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