Exposition Arancha TÉJÉDOR - Alain DESPRES
Peintures et sculptures
Une exposition en duo à l'Hôtel des barons de Lacoste de Pézenas avec Arancha TEJEDOR et Alain DESPRES. L'une peint, l'autre sculpte.
Le travail d'Arancha m'était déjà familier pour avoir vu plusieurs expositions de cette créatrice, devenue agathoise on ne sait trop pourquoi. Arancha TEJEDOR s'assume comme une artiste conceptuelle. Elle décrit un monde absurde tel qu'elle le voit et parfois l'imagine. Sa peinture immensément créative pose la question récurrente de la destinée humaine. Détruire pour reconstruire.
En permanence son univers se façonne dans des jaillissements, des méandres et de déchirures. Ces fragments d'existence, de vie qu'elle ne cesse de peindre, de travailler et mettre en lumière en permanence.
Une mise en images, en couleurs et textures du chaos du monde avec cette recherche profonde de l'Homme, au delà de son apparence, jusqu'aux tréfonds de son être, de son humanité. Pour questionner ou du moins laisser une trace, une empreinte dans ce territoire de la mémoire.
Les œuvres de Alain DESPRES m'étaient en revanche totalement inconnues. On sent chez ce sculpteur un profond respect de la matière qu'elle soit serpentine, granit ou basalte. Profond respect de ces pierres qu'il va tailler directement conscient de leur histoire. Conscient de leur évolution qu'il va accompagner. Ce terme est sans doute celui qui peut le mieux lui correspondre. Il n'y a pas de sa part une volonté de dompter le matériau, mais de LE LAISSER se dessiner sous ses mains. Nullement destructif, son travail se veut évolutif comme s'il devenait devant cette pierre brute élément, partie intégrante de l'action du temps. " Chacune des pierres croisées dans le fond d'un vallon, dans le lit d'une rivière, sur le flan d'un volcan, porte les traces de l'histoire de la terre " .
Le mélange des œuvres de ces deux artistes donne aux cryptes de l'Hôtel des couleurs et des harmonies particulières. Une partition dodécaphonique soucieuse de ce monde et consciente de son passé.
Arancha TEJEDOR
Je propose une démarche d'interface entre réel et aliénation, entre vie et critique.Voir le site internet d'Arancha TEJEDORChaque fois que, dans la montagne ou la campagne, je choisis une pierre pour la sculpter, j'ai un moment d'hésitation. Cette pierre est là, sortie des profondeurs de la terre depuis des dizaines de millions d'années, des millions de vies d'homme. Comment puis-je oser l'enlever, sous le simple prétexte que sa matière et sa forme m'intéressent et m'inspirent.?
Hôtel des barons de Lacoste - Rue François Oustrin Vernissage : Vendredi 5 juin 2015 - 18 h 3010 h 30 à 12 h 30 et 15 h à 19 h
du lundi après-midi au samedi inclus
dimanches, jours fériés et nocturnes sous la responsabilté des artistes eux-même
du 1er au 29 juin 2015 J'aime parler du "temps de vie" des pierres,même si la biologie n'est en rien concernée. La différence d'échelle entre les temps de vie de l'homme et de la pierre me fascine. Il m'arrive d'imaginer que la pierre "vit" à un rythme d'une lenteur extrême, imperceptible à l'homme, mais que, compte tenu de son ancienneté, elle a "vécu" et emmagasiné bien plus que moi-même.
Comme j'aimerais que ma future sculpture traduise cette somme-là ! Je m'appuie sur des thèmes conceptuels, modulés plastiquement par l'énergie du geste et les traces. Une figuration sociale qui se dessine alors et se transforme en une figuration de la conscience.
La toile n'est plus la relation de l'événement mais cet événement même : une sorte de destruction, de fragments en fragments, qui parle du sentiment d'impuissance, et ouvre l'espace de la critique, celui de la vie même augmentée d'un regard.
C'est un travail sur l'humanité en général, une représentation où je me laisse porter par l'actualité, les événements dans la société, le chaos terrestre et social, l'écologie et les tendances actuelles.
Ma peinture pose la question récurrente de la destinée humaine. Détruire pour reconstruire. En permanence mon univers se façonne a coups de jaillissements, de méandres et de déchirures. Mettre en images le monde et son chaos. Questionner ou du moins laisser une trace, une empreinte dans ce territoire de la mémoire.