Murder in the First // Saison 2. Episode 1. Twenty-Fifteen.
La première saison de Murder in the First n’était pas forcément brillante mais elle était tout de même intéressante par intermittence car la structure même de la série a réellement su faire son succès. En rappelant Murder One, la série s’est créée une structure anthologique où à chaque nouvelle saison nous suivons une affaire de meurtre, l’enquête, le point de vue adverse et le procès. L’an dernier, c’est au fil des épisodes que Murder in the First a su devenir efficace. Avec ce premier épisode, on retrouve la plupart des éléments qui ont fait le succès de la première saison avec une mise en abîme peut-être un peu plus abrupte que l’an dernier. On retrouve donc Hildy et Terry, notre duo de choc dans une toute nouvelle saison. Le but de cette saison est donc de nous mettre directement dans le feu de l’action sans passer par la case très classique de la série policière qui veut souvent que l’on nous proposer un meurtre avec une scène de crime et une enquête un peu plan-plan avec quelques moments d’action. Du coup, le premier épisode devrait être un peu plus léger en termes d’action sauf que ce n’est pas du tout ce que souhaite Murder in the First. Ce n’est certainement pas une série aussi efficace que True Détective dans le même registre mais c’est loin d’être catastrophique. Du coup, avec une affaire aussi poignante que celle de cette saison 2, on a déjà envie de voir la suite.
Ce n’est certainement pas Murder in the First qui donne le plus envie au téléspectateur de regarder encore et encore des épisodes de cette série mais cela fonctionne malgré tout très bien. Nos deux héros sont à la recherche d’une flic sous couverture qui a disparu : Sarah. Personne n’a entendu quoi que ce soit de sa part depuis qu’elle a commencé sous couverture dans une affaire de prostitution sous terrain. Alors qu’ils sont en train d’interroger des suspects, un bus, plein d’enfants en route pour un petit voyage, s’engage dans une direction qui va nous embarquer au milieu d’une scène d’action. Le bus permet de lancer une seconde histoire (un enfant harcelé qui sort un pistolet et commence à tirer dans tous les sens) tout à fait différente mais cela permet aussi de démarrer la saison de façon assez brutale. Terry et Hildy se retrouvent donc directement dans cette affaire même si dans un sens cela semble être fait pour nous égarer de l’histoire principale. Eric Lodal, le co-créateur de la série, a donc écrit un épisode qui tente de faire des choses différentes et d’une façon peut-être un poil plus intelligente. Avec une saison de 12 épisodes (contre 10 pour la première), ils vont devoir rapidement nous surprendre s’ils ne veulent pas nous ennuyer. Car si ce premier épisode parvient à nous offrir une séquence d’action classique et efficace, il ne va pas falloir faire tomber le soufflet.
Surtout que l’histoire a forcément beaucoup plus de choses à raconter que l’on ne pourrait le penser. En tout cas, Murder in the First veut nous démontrer qu’elle a largement de quoi faire avec chacun des personnages de la série. La disparition de Sarah est une occasion de nous donner envie de comprendre ce qui peut arriver dans ce genre de circonstance et de briser aussi la mécanique que Murder in the First avait déjà pu installer l’an dernier. Cela aurait été bête de faire une intrigue trop similaire. J’apprécie donc que la série tente ici quelque chose de légèrement différente mais de tout aussi efficace. Finalement, j’ai bien envie de comprendre ce qui est arrivé à Sarah, ce que la série va pouvoir faire pour développer un peu plus les relations entre les personnages (notamment entre Hildy et Terry, comme ce qui avait déjà été commencé l’an dernier). Il va falloir aussi un peu muscler la mécanique afin qu’elle ne nous ennuie pas au fil des épisodes et donc nous révéler des choses supplémentaires ici et là tout en gardant à l’esprit qu’il ne faut jamais nous laisser de côté. Le téléspectateur doit sentir qu’il participe lui aussi à cette grande enquête afin de ne pas avoir l’impression de subir ce qu’il voit à l’écran.
Note : 5.5/10. En bref, un premier épisode rythmé.