APPRENTISSAGE du POT trop tôt, problèmes de fuites très vite – Research and Reports in Urology

Publié le 29 juin 2015 par Santelog @santelog

Chaque chose en son temps. L’apprentissage de la propreté avant l’âge de 2 ans est, avec cette étude américaine, associé à un risque multiplié par 3 de développer une incontinence plus tard dans la vie. Ces nouvelles données, présentées dans la revue Research and Reports in Urology, révèle les graves répercussions d’une trop forte pression parentale à la propreté, souvent motivée par les délais d’entrée à la maternelle ou par des raisons économiques.

Le Dr Steve Hodges, professeur agrégé d’urologie pédiatrique au Wake Forest Baptist Medical Center et son équipe ont suivi 112 enfants âgés de 3 à 10 ans, la plupart dans son service d’urologie pour des problèmes d’incontinence diurne ou d’impériosité. Les données de ces enfants et en particulier celles concernant leur apprentissage de la propreté ont été comparées à celles d’un groupe d’enfants témoins reçus en pédiatrie générale et sans antécédents de dysfonction mictionnelle. Les enfants ont ainsi été répartis en 3 modes d’apprentissage:

·   précoce ou avant l’âge de 2 ans (n=38),

·   normale ou entre 2 et 3 ans (n=64),

·   tardif ou après 3 ans (n=10).

L’analyse montre que

-60% des enfants à apprentissage précoce de la propreté ont ensuite des problèmes de fuites durant la journée.

-Ce risque est même multiplié par 3 (OR : 3,37) par rapport aux enfants ayant fait cet apprentissage à l’âge normal.

-Ces enfants à apprentissage précoce sont également 3 fois plus enclins à la constipation.

-Le résultat est similaire chez les enfants ayant effectué cet apprentissage très tardivement : parmi les 10 enfants formés après 3 ans, 7 avaient et des fuites durant la journée, et des problèmes de constipation.

L’explication de cette dysfonction mictionnelle ultérieure réside, expliquent les auteurs, dans l’habitude de rétention de ces enfants, à la fois des selles et de l’urine. Le rectum élargi exerce une pression contre la vessie et, ce faisant, réduit la capacité des nerfs sacrés à contrôler la miction. Les experts rappellent que la miction dans les couches ne doit pas être un tabou pour le jeune enfant et que la croissance progressive de la vessie chez l’enfant doit être respectée :  » Les parents doivent attendre le bon moment « .

En conclusion, ce sont souvent les enfants qui ont fait l’apprentissage trop tôt de la propreté qui finissent avec les problèmes de miction les plus graves. Chez ces enfants, la constipation reste souvent non diagnostiquée, alors que son diagnostic peut expliquer ces troubles d’incontinence de jour.

Source: Research and Reports in Urology DOI: 10.2147/RRU.S66839 The association of age of toilet training and dysfunctional voiding

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