Cette technique qui consiste à augmenter le flux sanguin dans le système circulatoire chez les nouveau-nés prématurés, par une manœuvre simple sur le cordon ombilical, avant de le clamper et le couper, est testée à nouveau par une équipe californienne. Elle confirme ses promesses en montrant, dans la revue Pediatrics, son bénéfice sur la pression artérielle et les niveaux d’hémoglobine des bébés nés par césarienne.
» Dans l’utérus, le sang du bébé circule à travers le cordon ombilical, du placenta vers le bébé et vice versa, pour apporter de l’oxygène et des nutriments au bébé par le sang de la mère. Si aucun clampage n’est posé sur le cordon ombilical pendant une courte durée après la naissance, un certain volume de sang du placenta est transmis au bébé (on appelle cela la transfusion placentaire), ce qui augmente le volume sanguin du bébé et facilite l’afflux sanguin vers les organes importants du bébé, notamment les poumons. Depuis de nombreuses années, les soins habituels pendant la délivrance du placenta consistent à clamper le cordon immédiatement à la naissance* « . Une revue Cochrane de 2012 a conclu que retarder le clampage du cordon pour permettre une plus grande transfusion placentaire ou effectuer la » traite du cordon » avant le clampage semble réduire la nécessité de transfusion pour traiter une anémie, le risque de saignement dans le cerveau (hémorragie intraventriculaire) et le risque d’entérocolite nécrosante (grave infection de l’intestin).
Eviter l’insuffisance de sang dans le système circulatoire : Les chercheurs du Neonatal Research Institute de San Diego et de la Loma Linda University (Californie), rappellent qu’en 2012, l’American College of Obstetricians and Gynecologists a recommandé un délai de 30 à 60 secondes avant le clampage du cordon ombilical pour tous les accouchements prématurés. Retarder le clampage du cordon permet de laisser le temps au sang du cordon ombilical de s’évacuer dans les vaisseaux sanguins des poumons du bébé. Chez les nourrissons prématurés, ce délai peut protéger contre les hémorragies intraventriculaires ou cérébrales pouvant résulter d’une pression artérielle basse, liée elle-même à une insuffisance de sang dans le système circulatoire. Bien évidemment, les conséquences de saignement dans le cerveau sont sévères, dont des retards de développement, la paralysie cérébrale, et dans les cas les plus graves, le décès de l’enfant.
Une technique simple : Les auteurs décrivent cette technique simple, appelée » » traite du cordon « , qui consiste à encercler le cordon avec le pouce et l’index, à serrer doucement puis pousser lentement le sang à travers le cordon vers l’abdomen de l’enfant.
L’étude a été menée chez 197 nourrissons nés avant la 32e semaine de grossesse.
- 154 sont nés par césarienne,
- 75 ont subi une traite du cordon ombilical,
- 79 un clampage tardif.
- 43 sont nés par voie vaginale ont également été assignés au hasard au clampage tardif ou à la traite de cordon.
· Parmi les nourrissons nés par césarienne, ceux ayant reçu une traite de cordon, présentent un flux sanguin plus important dans la veine cave supérieure et une meilleure fonction du ventricule droit. Ces 2 mesures constituent une indication de la circulation sanguine dans le cerveau et le corps. Ces nouveau-nés présentent également une pression artérielle plus élevée et des niveaux plus élevés d’hémoglobine.
· Parmi les nourrissons nés par voie vaginale, les chercheurs ne constatent aucune différence de résultat dans le flux sanguin, entre les 2 techniques.
En conclusion, pour les bébés nés par césarienne seulement, la traite de cordon semble offrir des avantages. Si les auteurs souhaitent encore confirmer ces données dans des études plus larges, la technique confirme ses promesses pour les prématurés nés par césarienne.
Source: Pediatrics June 29, 2015 doi: 10.1542/peds.2015-0368 Umbilical Cord Milking Versus Delayed Cord Clamping in Preterm Infants
*revue Cochrane 15 août 2012 Clampage précoce du cordon versus clampage tardif du cordon ou traite du cordon pour les bébés prématurés
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