Le Monde.fr avec AFP | 29.06.2015 à 12h19
le-gouverneur-de-porto-rico-alejandro-garcia72 milliards de dollars. C’est le montant de la dette accumulée par l’île des Caraïbes Porto Rico. C’est aussi un montant que ne peut plus assumer le gouverneur de ce petit Etat libre mais associé aux Etats-Unis, qui a expliqué dimanche 28 juin au New York Times être dans l’incapacité de rembourser ses créanciers. Une déclaration de nature à perturber l’économie américaine et le système financier international, déjà ébranlé par la possible banqueroute de la Grèce.
« Il n’y a pas d’autre option. J’aimerais disposer d’une option plus facile. Ce n’est pas une question politique, c’est mathématique », a expliqué le gouverneur, Alejandro Garcia Padilla. Ce dernier avait déjà affirmé la semaine passée que l’île, qui a le statut de Commonwealth, pourrait demander des aménagements à ses créanciers, notamment le report jusqu’à cinq ans du remboursement de certaines échéances ou bien l’allongement de la période de remboursement.
Au cours de la dernière décennie, en plein marasme économique, la dette de Porto Rico a doublé, alors que les investisseurs craignaient de plus en plus que le gouvernement soit à court de liquidités. Le gouverneur de Porto Rico doit évoquer la question de la dette lundi 29 juin dans la soirée lors d’une allocution télévisée.
« Engrenage fatal »
« Nous devons faire en sorte que l’économie croisse », a expliqué M. Garcia Padilla au Times. « Si nous n’y parvenons pas, nous entrerons dans un engrenage fatal », a-t-il souligné. En tant que Commonwealth, l’île ne peut pas déposer le bilan ; ce qui signifie qu’un défaut de paiement pourrait prendre des années pour être résolu, a expliqué le Times.
Selon le quotidien américain, Porto Rico a un endettement obligataire municipal par personne plus important que celui de n’importe quel Etat américain. Les problèmes financiers de l’île des Caraïbes, qui compte seulement 3,6 millions d’habitants, ont secoué le vaste marché des obligations municipales américaines, surtout après le précédent de la ville de Detroit qui s’était déclarée insolvable en 2013.