Rachida Dati se retrouve au coeur d'un débat qui relève davantage de coteries de cour que d'analyses de fond traduisant l'incapacité de la démocratie Française à sortir d'une conception monarchique dépassée.
"Le Roi est mort. Vive le Roi". Avec le retrait de Jacques Chirac, on pensait que, notamment par des effets d 'âges, la conception monarchique de la Vème République serait tournée.
Il n'en est rien. Les positions de Rachida Dati sont analysées avec une grille de lecture irréelle : la rancoeur de la disgrâce et pas le regard sur le fond des propos tenus.
Rachida Dati est la Marianne de 2007.
Elle incarne toutes les qualités qu'une femme politique peut espérer réunir :
* la féminité,
* la reconnaissance de compétence,
* la reconnaissance de personnalité.
Elle est l'incarnation de l'héritage moderne de la Révolution française.
Pour l'essentiel, cet héritage c'est un mélange d'idéologie de liberté et d'égalité.
Elle symbolise la rupture avec l'ancien régime politique.
Elle est partie à l'assaut des nouvelles bastilles :
* la différence visuelle,
* la formation,
* l'emploi,
* la reconnaissance sociale par l'exercice d'un Ministère régalien.
La bataille de Rachida Dati est éthique et technique.
Elle est éthique parce que l'efficacité impose de remettre en question du prêt à penser. Le débat ouvert sur les "grands frères" dans les quartiers difficiles est un véritable débat de fond.
Elle est technique parce qu'elle doit donner un sens populaire à ses réformes pour que le conservatisme caricatural de son secteur cède.
La victoire de Sarkozy a été construite sur la dénonciation de la pensée habituelle et encore davantage de l'expression habituelle. Le parcours de Dati, c'est le passage à l'acte.
Si le soutien présidentiel fait défaut, c'est peut-être d'abord qu'il s'éloigne désormais beaucoup de la parole d'élection.