Ce one-shot qui se déroule dans un futur totalitaire propose un univers particulièrement sombre, où des porcs anthropomorphes créés artificiellement par manipulation génétique sont ensuite contraints de travailler dans des abattoirs. Dès le plus jeune âge, Oink s’interroge néanmoins sur sa condition et désire se soustraire de ce régime totalitaire afin de découvrir ce qu’il y a en dehors des murs de l’abattoir 628…
Cette fable sur la condition humaine s’inspire de la mauvaise expérience de l’auteur vis-à-vis d’un système scolaire qui a vainement tenté de le faire rentrer dans le moule. Le moteur de ce récit qui se lit à grande vitesse est la rage de ce cochon qui veut faire table rase de ce système visant à asservir les masses. Si cette quête de liberté dénonce le système éducatif et l’endoctrinement religieux, il ne fait malheureusement que survoler ces thèmes, sans véritablement aller au fond des choses. Cette simplicité et cette manque de profondeur du scénario, n’empêche cependant pas cette œuvre de jeunesse d’être prenante et la colère du personnage principal d’être contagieuse.
Outre l’empathie envers ce héros révolté, il faut surtout souligné le graphisme absolument magnifique de John Mueller. Que ce soit au niveau de l’expressivité des visages, des cadrages vertigineux ou de la finition des décors, cet artiste issu de l’industrie du jeu vidéo en met plein la vue en proposant un visuel d’une puissance et d’une beauté remarquables.
Encore une belle pioche du label Delirium !