Tsipras, par son referendum, évite ce piège et met ses créanciers au pied du mur : soit ils épongent les dettes grecques pour les deux à trois prochaines années de remboursement, soit ils s’assoient sur la totalité de leurs créances. La semaine qui s’ouvre va être du plus haut intérêt ! Visiblement, les Eurocrates ne s’attendaient pas à tomber sur un dirigeant retors qui a su tirer les leçons des échecs subis par ses prédécesseurs. La formation trotskiste, ça a du bon ...
Si la Grèce quitte la zone euro, il ne faut pas paniquer, nous disent désormais à l’unisson banquiers centraux et politiciens. Le fait que Valls vienne le rappeler doit nous inciter au plus grand scepticisme, connaissant sa grande clairvoyance dans tous les domaines. La BCE rachète déjà environ 60 milliards d’euros de dettes publiques chaque mois. Il lui faudra en absorber beaucoup plus dans les semaines qui viennent car, outre les créances sur la Grèce qui ne vaudront plus grand chose et dont les trésors publics voudront se débarrasser, beaucoup d’obligations émises par les pays du Sud vont commencer à devenir suspectes. Si la BCE ne parvient pas à endiguer une remontée brutale des taux d’intérêt, le déficit des pays mal gérés, la France en premier lieu, se creusera vite, créant un effet auto-entretenu de tension sur les marchés.
Depuis vingt ou trente ans maintenant, l’Europe a compensé son déficit démocratique par la distribution de crédit, finançant des dettes contre l’abdication de la souveraineté. Mais la construction d’un projet démocratique est délicat et nécessite un long mûrissement alors que les crises financières se propagent à la vitesse du feu sur la poudre. L’édifice vermoulu européen approche lentement mais sûrement de l’écroulement.