Le stockage de l’énergie pour accompagner la transition énergétique

Publié le 29 juin 2015 par Blanchemanche
#Transitionenergetique #Linky
Tribune de Julie Devran, auditrice énergétique - Alors que la France amorce sa transition énergétique, elle doit trouver les moyens de satisfaire cette demande en gérant la production  d’électricité selon les règles inhérentes à son nouveau modèle énergétique.



Le « projet de loi sur la transition énergétique pour la croissance verte » a été voté le 26 mai en seconde lecture à l’Assemblée nationale. Exit l’atome, le nouveau mix énergétique prévoit de faire baisser de 75 % à 50 % la part d’électricité d’origine nucléaire d’ici à 2025 et lutter ainsi massivement contre les émissions de gaz à effet de serre. Éoliennes, photovoltaïques, construction de bâtiments à énergie positive, le futur modèle énergétique devra tout de même être capable de satisfaire une demande d’électricité toujours croissante en respectant une ligne de conduite responsable. Mais, on a beau vouloir augmenter la production de cette énergie verte, encore faut-il savoir la conserver.Le stockage d’énergie est la condition sine qua non pour assurer le développement et l’intégration des énergies renouvelables en France et dans le monde entier. Une priorité  que chaque pays doit considérer avec attention car il va permettre de valoriser le potentiel de ces énergies propres et garantir une offre d’électricité constante. Conserver l’énergie produite à un instant T doit servir à pourvoir une demande qui ne s’arrête jamais. En période de surconsommation électrique, il est indispensable de pouvoir honorer la demande et éviter les blackouts en redistribuant l’énergie préalablement stockée.Il est important que les gestionnaires de réseaux électriques soient en mesure d’accompagner le développement du parc de véhicules électriques ou hybrides, très demandeurs en électricité.  Les réserves d’énergie permettront alors aux réseaux de supporter les recharges simultanées de millions de voitures sans qu’aucune d’entre elles ne souffre de « pénurie ».  Tout ceci va aussi rendre possible une distribution énergétique continue dans les endroits les plus reculés, à l’image de certains villages qui ne sont pas raccordés au réseau.L’enjeu du stockage de l’énergie est de différer l’utilisation du surplus d’énergie produite pour l’utiliser quand la production en cours ne permet pas de subvenir aux besoins réels de la société. Aller piocher dans les réserves établies rendra ainsi inutile le recours ponctuel à des usines de production riches en carbone et permet alors de rester dans une dynamique de transition énergétique assumée.Bien que les techniques de stockage soient encore au stade expérimental et s’avèrent aujourd’hui coûteuses, nul ne doute aujourd’hui de leur nécessité. Afin de pouvoir optimiser l’utilisation de cette énergie prête à être consommée, les smart grids s’imposent peu à peu comme le coordinateur idéal, sorte de chef d’orchestre informatisé qui dirigerait à distance les va-et-vient des mégawatts en fonction des situations.Grâce à leurs infrastructures, ces réseaux électriques intelligents vont être en mesure de faire le lien entre la production d’énergie solaire, hydraulique, la production provenant des éoliennes ou encore du photovoltaïque et notre consommation énergétique. Les smart grids seront capables d’appréhender les pics de consommation et d’envoyer un signal afin d’aller puiser dans les stocks d’énergie réalisés ou de procéder à des effacements de consommation si nécessaire.Première étape des smart grids en France, le boitier communicant Linky, destiné à être installé prochainement dans tous les foyers français. Conçu par ERDF, ce « smart meter » livrera une lecture détaillée de la consommation électrique des ménages, un point de départ qui servira de base à tout un système digitalisé et interconnecté.La transition énergétique ne peut s’envisager sans une politique de stockage d’énergie solide, qui réponde à des impératifs environnementaux et financiers. Pour Alain Obadia, patron de la société spécialisée en stockage d’énergie, « la France a pris du retard ». Pour accélérer le développement du stockage, le Cese vient de publier une quinzaine de recommandations. L’organisme déplore au passage qu’il n’y ait pour le moment aucune stratégie européenne relative au stockage d’énergie, une stratégie commune qui permettrait de mutualiser les moyens techniques et financiers de plusieurs pays et répondre à une urgence qui se veut internationale.
22.06.2015http://www.greenetvert.fr/2015/06/22/le-stockage-de-lenergie-pour-accompagner-la-transition-energetique/82669