Cette équipe de l’Université Monash identifie des différences physiques dans le cerveau des personnes qui répondent émotionnellement aux sentiments des autres par rapport à d’autres personnes qui vont répondre de manière plus rationnelle. Ces conclusions, présentées dans la revue NeuroImage contribuent à expliquer l’empathie ou plutôt ses deux formes, l’empathie affective et l’empathie cognitive.
L’empathie affective est ici définie par une plus grande sensibilité aux sentiments ou aux situations sentimentales, l’empathie rationnelle à la capacité de s’intéresser et de conseiller une autre personne.
Des corrélations spécifiques entre la densité de matière grise dans certaines zones respectives du cerveau et ces 2 types d’empathie sont mises en évidence avec cette étude par morphométrie voxel chez 176 participants dont les niveaux d’empathie ont été évalués préalablement par tests.
L’analyse montre en effet que,
· des scores élevés d’empathie affective sont associés à une plus forte densité de matière grise dans l’insula, une zone très centrale du cerveau,
· des scores élevés d’empathie cognitive sont associés à une plus forte densité de matière grise dans le cortex cingulaire, une zone au-dessus du corps calleux qui relie les 2 hémisphères du cerveau.
Ces observations suggèrent que ces 2 types d’empathie sont représentés différemment dans le cerveau par des structures et des réseaux neuronaux différents. Les auteurs s’interrogent alors sur la possibilité, par la thérapie ou la formation de rétablir –en cas d’AVC par exemple- ou de développer l’empathie, un trait essentiel dans la communication, les relations sociales, et la compréhension de l’autre. De telles formations conduiraient-elles à des changements de structures cérébrales ?
Source: NeuroImage 15 August 2015 doi:10.1016/j.neuroimage.2015.05.038 Individual differences in local gray matter density are associated with differences in affective and cognitive empathy
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