Pour celles et ceux qui croiraient naïvement tout ce que la droite raconte sur la Grèce "qui ne veut pas réformer et n'a pas encore fait suffisamment d'efforts" etc... Ci-joint les chiffres de ce qu'on appelle l'"excédent budgétaire primaire", c'est à dire les recettes publiques - les dépenses publiques avant prise en compte des intérêts à verser sur la dette. Il s'agit de plus ici de l'excédent/déficit primaire dit "structurel" c'est à dire corrigé des effets de la conjoncture.
En 2014 la Grèce était, selon les chiffres de la Commission européenne elle-même, de toute l'Union le pays qui dégageait l'excédent structurel primaire le plus élevé avec 4,3 % de son PIB. Tandis que le pays qui avait le déficit le plus important était... le Royaume Uni de David Cameron dont on nous vante si régulièrement les mérites en matière d'austérité budgétaire...
La Grèce était aussi avec le Portugal, le pays d'Europe qui a fait le plus d'effort depuis 2010 pour redresser ses comptes publics avec un saut de 8,3 points de PIB en matière de déficit structurel. Cet effort énorme n'a cependant pas permis au final de réduire l'endettement de la Grèce parce qu'il a cassé l'activité dans le pays. Au contraire cette dette a continué de s'accroître constamment malgré l'annulation de 120 milliards d'euros en 2012.
Dans ces conditions, demander au gouvernement Tsipras d'accentuer encore l'austérité comme l'a fait l'ex Troïka depuis six mois conduisait inévitablement à l'échec des négociations engagées.
Guillaume Duval Alternatives Economiques
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