Il y a donc aussi beaucoup d'italiennes. Une fois mariée, certaines tombent assez facilement dans ce que j'appelle le DeseperateHousewifisme. C'est-à-dire, que ce sont des femmes au foyer qui se cherchent du "quelque chose" à meubler dans leurs journées.
Trois d'entre ces femmes, une italienne dans la soixantaine une non-italienne (je crois) faussement blonde et tatouée et une asiatique daltonienne, retiennent mon attention pour les mauvaises raisons.
'sont quand même italiens.
Ce quartier, dans sa tête, appartient à la madre.
Comme si c'était un pré-requis pour acheter, la madre avait demandé à ma mère qui elle était. Ma mère, toute heureuse de se présenter avait dit qu'elle était la mère du papa dans le jeune couple qui habite la-bas depuis décembre. La madre avait fait une face comme on fait quand on débouche un pot d'aliments pourris et elle avait dit avec un brin de snobisme et une once d'indignité:
"Oh! je les connais pas eux..."
Ma mère et mes soeurs avaient tous éclaté de rire. Comme si ça avait été une obligation! Elles l'avaient flairée comme elle est: "petit boss des bécosses de la rue". Elle est toujours en train de marcher entre chez elle et ailleurs.
On me dirait qu'elle serait assistée sociale que je ne serais pas du tout surpris. Elle a tout du cliché de la personne vivant sur les prestations d'aide sociale. On me demanderait de dessiner une assistée sociale que je la dessinerais.
Plus con encore, je suis franchement tanné de la croiser dans les rues. D'autant plus qu'elle regarde partout sans jamais sembler voir quoi que ce soit. On se croiserait ailleurs dans une autre ville, que je serais le seul à la reconnaître.
Elle patrouille les rues telle une verrue sur un bras bronzé.
(Là je suis méchant et j'assume)
La dernière habite tout à fait en face de chez moi, L'asiatique daltonienne a hérité de ce patronyme car elle s'habille de manière outrancière. Comme quelqu'un qui ne distingue aucunement ses couleurs. On la remarque d'abord parce que c'est une asiatique au cheveu teint blond platine. Assez rare, déjà. Ensuite parce qu'il n'est pas rare de la voir porter un gilet rose fushia assorti d'un bermuda bleu ciel ou une chemise violette foncée sur un pantalon jaune serin criard. Elle est un furoncle.
Quand ma fille est née, j'étais en sa jeune compagnie un matin et j'ai manqué le passage de la collecte des vidanges. Comme je sais que dans sa routine, le camion ira ensuite faire l'autre côté de la rue, j'ai donc transporté ma poubelle de l'autre côté de la rue, ne serais-ce que temporairement, le temps que la camion ramasse mon affaire. Cet autre côté de la rue se trouvait donc sur le trottoir face à chez l'asiatique daltonienne. Comme elle n'a rien à faire de ses journées, elle m'épiait probablement et a traversé la rue pour venir sonner chez moi. J'étais en bedaine, avec ma fille naissante dans les bras,
Avec un fort accent asiatique et un brin de frustration le furoncle a dit:
"Vous avez mis votre poubelle chez moi"
"Non, je l'ai mise sur le trottoir"
"Devant chez moi"
"Oui c'est temporaire, j'attends que le camion de vidanges passe et je le reprends, ne craignez rien..."
"...les fourmis,,,"
Comme il n'y avait pas de verbe dans sa phrase, j'ai pensé qu'elle se présentait je me suis aussi présenté. Laid fourmie a enchaîné:
"Il va y avoir des fourmis"
"Pas plus qu'il n'y aura de dragons, allez, dormez en paix"
J'aillais fermer la porte mais elle faisait glisser son faux-pas vestimentaire dans ma maison et j'ai pris peur. J'étais moi-même en bedaine donc assez douchebag, assez fraîchement sorti du lit, donc les cheveux en bataille, et de plus en plus irrité par ce bout de femme (elle m'arrive au genou, c'est peut-être ça les couleurs, le besoin d'attirer l'attention).
J'ai finalement été coucher lâchement un sac de poubelle fermé sur ma poubelle (comme si ça allait changer quoi que ce soit!) et l'asiatique voyait son grave problème du jour enfin réglé.
Fuckin' diplomat que je suis,
Mais cette semaine, j'ai surpris la blonde tatouée fouiller dans ma benne à recyclage.
"Qu'est-ce que vous faites?" que j'ai demandé avec trop de politesse.
Sans s'arrêter, sans même lever les yeux, elle a répliqué qu'elle cherchait des canettes.
"C'est peine perdue, je vais les porter moi-même dans la machine à l'épicerie, ne cherchez pas pour rien"
Ça m'a un peu fendu le coeur.
Cette patrouilleuse de rue est toujours dans les rues parce que c'est presqu'une sans-abri.
Ces deux petites filles...enfin...
Je l'ai rattrapée plus loin sur la rue et lui ai donné un sac plein de canettes.
Elle n'a pas souri, n'a pas dit merci, l'a pris et est partie.
Irritant je vous dis...
*Sport national des banlieues