En treize histoires, qui forment une sorte de roman choral, Anne Plantagenet raconte des femmes qui portent l'inquiétude secrète de ne pas être à la hauteur, des femmes de notre époque, dignes des héroïnes cabossées d'un Robert Altman. L'auteur, qui se confond parfois avec la narratrice présente dans chaque scène, repère le bas filé sur la parfaite silhouette, agrandissant l'accroc avec élégance et une petite dose de cruauté.
Dans La vraie parisienne, Anne Plantagenet, dont on avait beaucoup aimé, sur un tout autre sujet son Retour à Oran, dresse le portrait d’une douzaine de parisiennes, jusqu’à en faire des caricatures qui démythifie la légende de la parisienne parfaite.
Anne Plantagenet décrit des femmes, peu sures d'elles, un peu abimées par la vie qui ont secrètement peur de ne pas être à la hauteur.
On n'est certes pas ni chez Chandler ni chez Altman, mais la belle plume de Plantagenet, grinçante et mordante, permet de dépasser les clichés et les caricatures et offrir un beau moment de lecture, moins vain que ce que le titre et la couverture laissaient augurer.